Pour son vote blanc, l’Istiqlal accuse Benkirane de trahison et acte sa rupture avec lui…

Et ce qui devait arriver arriva ! Lundi 16 janvier, les  députés ont élu leur président qui n’est autre que Habib El Malki, d’ailleurs candidat unique au poste ! Hier, mardi 17 janvier, la liste complète des nouveaux responsables de la première chambre est dévoilée et toutes les structures ont été désignées. En élisant alors ses instances, la Chambre des représentants apporte du nouveau sur la scène politique et nous fait passer à une autre étape du jeu. Cette « trouvaille » de la dernière minute signe une première dans l’Histoire du Maroc après 100 jours de blocage et d’attente d’un gouvernement dont les contours s’estompent à chaque fois, selon les caprices des uns et la versatilité des autres.

Le coup de boutoir est dès lors déclenché sur les réseaux sociaux en effervescence et les médias qui se déclarent leur guerre appuyant un des partis ou descendant un des noms qui défraient la chronique, en ce moment de forte turbulence.

Et comme chaque jour apporte son lot de surprises depuis quelque temps, dans son édition du mercredi 18 janvier, le quotidien de l’Istiqlal,  Al Alam revient sur la scène spectaculaire du retrait du groupe istiqlalien lors de la séance plénière consacrée, lundi à l’élection du Président du Parlement. Contrairement aux multiples interprétations relayées par différents supports médiatiques, le porte-voix du parti de la Balance apporte ses explications sur les vrais motifs du retrait des 46 parlementaires qui ont quitté l’hémicycle pour manifester leur désapprobation quant à la position du PJD lors de ladite élection.

Le groupe de l’Istiqlal, qui était prêt à soutenir un éventuel candidat du PJD, avait attendu pour  coordonner avec ses homologues de ce parti, après la réunion que ces derniers ont tenue, à la veille de l’élection. Mais, le groupe istiqlalien apprend, non sans exaspération, par-dessus le marché par un communiqué rendu public, que désormais Abdelilah Benkirane avait la latitude pour agir au nom de son parti grâce à la dérogation qui lui a été accordée. Et ce n’est que deux heures avant la séance de l’élection que la direction du PJD contacte le groupe istiqlalien pour lui apprendre que le Secrétaire général a décidé de voter blanc.

Quelle ne fut la colère des dirigeants istiqlaliens qui se sont sentis floués et trahis ! Face à cette conduite désinvolte et discourtoise, l’Istiqlal a refusé de se plier aux directives du PJD au moment où il comptait sur le dialogue et la concertation. Il a donc a préféré quitter la salle n’approuvant pas le flou qui entoure la scène politique.

De ce fait, en votant blanc, le PJD a suscité la colère du parti de la Balance qui craint que ce ne soit une sorte de compromis politique  afin que Abdelilah Benkirane sauve ou préserve ce qui lui reste à arracher surtout que les négociations avec les partis de l’opposition restent infructueuses. Coup de canif de la part de Benkirane ? On ne saurait trop le dire mais peut-être que c’est un coup de revers qui coûtera cher au chef de gouvernement désigné qui trouve du mal à garder ses « alliés ».

Par ailleurs, le plus cocasse est que le PJD a voté blanc alors qu’il s’est abstenu de présenter un candidat sous sa couleur. Décision plutôt saugrenue qui ne veut dire qu’une chose : « je ne vote pas pour vous mais je vous laisse toutes les chances pour gagner ». Peut-on dire alors qu’en voulant ménager la chèvre et le chou, Benkirane se montre prêt à passer sous les Fourches caudines juste pour se ménager une porte de sortie ?

C’est dire qu’on assiste à un jeu de complaisance malsain où les dirigeants politiques se renvoient l’ascenseur sous les yeux de vrais militants impuissants et d’électeurs frustrés. La politique du troc bat son plein.

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