2017, année de la consolidation des équilibres macroéconomiques

L’année 2017 est assurément celle de la poursuite du rétablissement des équilibres macroéconomiques comme en témoignent le redressement important du déficit budgétaire à 3,5% et la maîtrise continue de l’endettement sous la barre des 65% du Produit intérieur brut (PIB).

Cette tendance favorable qui reflète les performances et la bonne santé de l’économie nationale est également confortée par une maitrise de l’inflation à des niveaux modérés et par une bonne tenue de la demande intérieure qui s’est nettement consolidée en cette année qui tire à sa fin. Pour nombre d’experts et analystes, la dynamique de l’économie nationale et la tendance des principaux indicateurs de la conjoncture économique rassurent quant à l’évolution des principales composantes du PIB pour 2018.

Au terme de l’année 2017, l’évolution de l’économie nationale s’annonce favorable du fait du redressement continu de celle-ci et de la bonne tenue des principaux indicateurs conjoncturels sectoriels, constate la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l’Economie et des finances dans sa dernière note de conjoncture. Et selon les projections de Bank-Al Maghrib, la croissance, devrait ressortir pour l’ensemble de l’année 2017 à 4,1%, avec un rebond de 14,7% de la valeur ajoutée agricole, après un recul de 12,8% en 2016, et une amélioration de 2,2% à 2,7% pour celle des activités non agricoles.

Pour l’économiste et professeur universitaire, Ahmed Azirar, l’économie marocaine a fait montre en 2017 d’une poursuite du rétablissement des équilibres fondamentaux même si le déficit budgétaire se chiffre à 3,5% et le déficit commercial à 19% du PIB. Cette situation témoigne d’un attrait toujours important des importations et d’une compétitivité peu stimulée des exportations, a relevé M. Azirar qui dressait le bilan de l’évolution des indicateurs macroéconomiques au Maroc en 2017.

Cette année a été marquée par une maîtrise importante du déficit budgétaire et de l’inflation et une nette amélioration des rentrées fiscales en dépit du poids du commerce extérieur sur la croissance, a-t-il fait savoir.

« L’équilibre global gagnerait davantage par une meilleure efficience des investissements publics, un attrait plus important des investissements directs étrangers et un effort plus soutenu en matière d’exportation« , a estimé ce professeur à l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE). L’expert a mis en relief aussi la poursuite de l’afflux des Investissements directs étrangers qui a marqué l’année 2017, avec la montée en puissance de l’intérêt des opérateurs chinois pour le Royaume.

Il a également rassuré sur les fondamentaux de l’économie nationale, notant que les assureurs internationaux écartent tout risque pays majeur. Il a néanmoins pointé du doigt certains éléments qui impactent l’économie nationale à savoir le chômage, le taux d’activité global réduit et la faible productivité. En ce qui concerne l’emploi, M. Azirar, également fondateur de l’Association marocaine des économistes d’entreprise (AMEEN), a fait observer que le taux de chômage ressort à 10,7% en moyenne.

Pour ce qui est de l’offre nationale, il a noté que celle-ci doit être développée davantage avec une industrie encore en consolidation, tout en se félicitant du dynamisme et des performances de secteurs à « forte valeur ajoutée » comme le l’automobile et l’aéronautique. Après avoir relevé que la demande intérieure reste la motrice essentielle de la croissance, l’expert a fait constater le poids toujours important du secteur agricole dans le PIB, mais aussi la « timide » contribution des secteurs non agricoles.

C’est d’ailleurs le constat qui a été fait par le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, qui a plaidé pour « une véritable redynamisation du secteur non agricole, afin que la croissance devienne moins volatile et moins dépendante des conditions climatiques« . M. Jouahri qui a tenu ces propos lors de la conférence de presse, qui a suivi la 4ème et dernière réunion trimestrielle du Conseil de Bank Al-Maghrib de 2017, a appelé à pousser fortement le secteur industriel marocain, notamment sur le plan des exportations en agissant sur la diversification des marchés et en tirant une bonne parti des chaines de valeur mondiales.

« Quoiqu’à un rythme lent« , ces activités non agricoles devraient, selon M. jouahri, poursuivre leur reprise à moyen terme, leur valeur ajoutée devant s’accroître de 3,4% en 2018 et de 3,6% en 2019. Mais pour 2018, la banque centrale s’est montrée moins optimiste: sous l’hypothèse de campagnes agricoles moyennes, la croissance globale, ralentirait à 3% avant de s’accélérer à 3,6% en 2019. Commentant les prévisions de croissance pour 2018, l’enseignent universitaire a indiqué que l’anticipation d’un PIB de 3% est « réaliste« , relevant que ce taux peut même être dépassé si les conditions du climat restent favorables et si des décisions fortes sont prises au plan de l’investissement privé et public.

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