2è édition des JPO de la DGSN : L’approche globale, intégrée et multidimensionnelle du Maroc en matière de lutte antiterroriste au cœur des débats à Marrakech

L’approche globale, intégrée et multidimensionnelle adoptée par le Maroc en matière de prévention et de lutte contre la menace terroriste, a été au cœur des débats lors d’une conférence organisée, samedi soir à Marrakech, dans le cadre de la 2è édition des Journées Portes Ouvertes (JPO) de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).

Placée sous le thème « Stratégie nationale de lutte contre le terrorisme », cette table ronde a été animée par MM. Mohamed Benhamou, politologue et directeur du Centre Marocain des Etudes Stratégiques, Mohamed Nifaoui, commissaire-divisionnaire au Bureau Central des Investigations Judiciaires (BCIJ), et Moulay Driss Aguelmam, Directeur responsable de la sécurité des détenus, des personnes, bâtiments et installations affectés aux pénitenciers au sein de la Délégation Générale à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR).

Cette conférence a été l’occasion de mettre en lumière l’expérience marocaine en matière de lutte contre le terrorisme et le radicalisme, avec un focus sur l’approche proactive et intégrée adoptée pour le démantèlement des organisations terroristes, ainsi que sur les mécanismes de coopération internationale en matière sécuritaire.

Dans ce sens, M. Benhamou a indiqué que l’approche marocaine vise à lutter contre le terrorisme, le radicalisme et l’extrémisme violent et le crime international transfrontalier (trafic de stupéfiants et d’armes, lutte contre l’immigration illégale…), précisant que cette stratégie, qui se veut globale, intégrée et proactive, est basée sur la bonne gouvernance sécuritaire en vue de prévenir toute menace terroriste, tout en veillant à consolider l’édifice de l’Etat de droit, la démocratie, et la protection des droits et libertés individuelles et collectives.

Il a noté que face à la gravité du phénomène terroriste, l’approche marocaine a su faire montre de vigilance et de flexibilité face aux mutations que connaissent ces menaces, mettant en relief la coopération et la collaboration exemplaires entre les différents services de sécurité du Royaume, qui sont dotés de ressources humaines hautement qualifiées, de moyens logistiques des plus sophistiqués et d’une grande expertise en la matière pour faire face à l’émergence de nouvelles formes de menaces sécuritaires plus complexes.

M. Benhamou a aussi expliqué que cette approche marocaine multidimensionnelle est fondée sur le développement humain en vue de lutter contre les racines du phénomène terroriste, ainsi que sur la restructuration et la réforme du champ religieux pour lutter contre le radicalisme et les idées obscurantistes, à travers notamment l’encadrement du discours religieux et la formation des imams, mourchidines et mourchidates pour disséminer les valeurs de l’Islam modéré et du juste milieu, celui basé sur le rite Malékite et le dogme Achâarite.

Dans ce sens, M. Benhamou a noté que l’expérience marocaine dans le domaine religieux a suscité l’intérêt de plusieurs pays arabes, africains et européens qui bénéficient ou souhaitent mettre à profit cette approche avant-gardiste du Royaume en la matière, reconnue à l’échelle mondiale.

Il a, en outre, relevé que la contribution du Royaume pour la lutte contre le terrorisme et le radicalisme religieux est appréciée à sa juste valeur, tout en appelant à une action collective et à la fédération des énergies à l’échelle internationale, pour venir à bout de la menace terroriste qui transcende les frontières et lui apporter des solutions collectives appropriées.

De son côté, M. Nifaoui a mis l’accent sur la conception de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, avec un focus sur deux axes majeurs à savoir : les efforts inlassables consentis par le Royaume pour lutter contre ce fléau à l’échelon national d’un point de vue juridique et sécuritaire et l’engagement du Royaume par rapport à ce qui se passe à l’échelle internationale.

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Après avoir rappelé que le terrorisme d’inspiration religieuse est devenu un phénomène international, il a relevé que le nouveau contexte géopolitique régional et mondial fait que le sentiment de danger est côtoyé au quotidien et que le Maroc n’échappe pas à cette logique en devenant une cible, comme en témoignent les attentats terroristes abjectes du 16 mai 2003 survenus à Casablanca.

Et de poursuivre que le terrorisme est un phénomène destructeur qui n’a pas de nationalité, ni de frontière et que personne n’est à l’abri de ce fléau, soulignant que partant de cette conviction, le Maroc a développé une stratégie novatrice inspirée de la bonne gouvernance sécuritaire.

Il a affirmé, dans ce sens, que le Royaume, à l’image des pays démocratiques, a adopté une approche globale, intégrée et multidimensionnelle, basée essentiellement sur la prévention et l’anticipation.

Cette stratégie mûrement pensée est en parfaite cohérence avec les fondamentaux du Royaume à savoir le respect des droits de l’Homme, la préservation de l’identité culturelle et cultuelle du Maroc, a-t-il dit, faisant observer que le Royaume a procédé à l’adoption d’une batterie de mesures allant du renforcement de son arsenal juridique, à la modernisation de son appareil sécuritaire, en passant par la réforme du champ religieux et la consolidation du développement socio-économique, ainsi que la coopération multilatérale dans le domaine de lutte contre le terrorisme.

M. Nifaoui a, en outre, donné un bilan chiffré sur les activités du BCIJ en matière de lutte contre le terrorisme, louant le leadership du Maroc en matière de lutte contre la nébuleuse terroriste, qui lui a valu son élection à l’unanimité à la coprésidence du comité de coordination du Forum global de lutte contre le terrorisme (GTCF) le 16 avril 2016.

Il a mis en avant également la solidité de la coopération sécuritaire avec plusieurs pays amis du Maroc, offrant ainsi un meilleur cadre de formation, d’échange de renseignements et des bonnes pratiques en matière de lutte contre terrorisme et le crime transfrontalier, relevant que le Royaume a procédé à la ratification de tous les instruments juridiques liés au terrorisme.

Et M. Nifaoui de noter que le Maroc, outre son approche globale, intégrée et multidimensionnelle, s’emploie toujours à hisser le niveau de sa coopération avec des partenaires aussi bien internationaux que régionaux.

Pour sa part, M. Aguelmam a présenté un exposé exhaustif sur l’expérience du Maroc dans le domaine pénitentiaire. Dans ce sens, il a jeté la lumière sur les quatre axes qui caractérisent les orientations stratégiques de la DGAPR, à savoir l’humanisation des conditions d’incarcération, la qualification des détenus pour leur réinsertion à travers l’amélioration de leur accès aux différents programmes mis en place à leur profit, le renforcement de la sûreté et de la sécurité des détenus, ainsi que la modernisation de l’administration et la consolidation des outils de la gouvernance, outre un axe transversal dédié à l’approche genre, à la protection de l’environnement et à la vulnérabilité.

Dans son exposé, M. Aguelmam a, en outre, mis en relief la politique pionnière adoptée par le Maroc dans le cadre de ses efforts permanents de lutte contre le radicalisme et ses sources, citant à titre d’exemple le programme « Moussalaha » (Réconciliation), lancé en faveur des détenus impliqués dans des affaires d’extrémisme et de terrorisme.

Dans ce sens, il a tenu à préciser que ce programme se fixe pour principale mission d’encadrer ces détenus, et de les réhabiliter sur les plans psychologique et intellectuel afin de leur permettre de se comporter de manière appropriée avec les différentes composantes et les institutions de la société, et leur assurer ainsi, une bonne intégration sociale.

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