Algérie : les raisons d’une haine antimarocaine

Par Hassan Alaoui

L’incident survenu à Doha ( Qatar), qui a vu l’ambassadeur du Maroc quitter une réception de l’ambassadeur algérien nous interpelle à plus d’un titre. Et pour cause ! Dans son discours marquant la célébration de la fête nationale algérienne, l’ambassadeur d’Algérie, la mauvaise foi chevillée au corps, s’est lancé dans une violente diatribe contre le Maroc et notre intégrité territoriale.

Il ne croyait pas si bien dire, dans un endroit et à un moment qui nous paraît d’emblée inopportun. Une réception de fête nationale est censée constituer un moment de convivialité et de partage et non un forum de guerre, car c’est bel et bien de guerre qu’il s’est agi. Quand les diplomates algériens ne se contentent ni d’insulter notre pays et nos institutions, ni d’agresser nos diplomates, ils font, bien entendu, dans la diversion…

On ne compte plus les coups bas, les mensonges, les campagnes de dénigrement, depuis que le Maroc a récupéré son Sahara en 1975. Tous les sommets de l’Organisation de l’unité africaine ( OUA) avaient été marqués par l’irascible haine des dirigeants algériens et leur presse – voix de son maître -, par la corruption de certains responsables africains, dont le plus illustre d’entre eux, le triste Edem Kodjo, ci-devant secrétaire général de la même OUA, qui avait monnayé en 1982-1983 l’admission de la fantoche rasd, la mainmise sur l’Union africaine et une politique de satellisation rampante de certains Etats en contrepartie de « valises diplomatiques » au parfum de pétro-dollars, et puis cette manie de rabaisser le Maroc comme une monarchie décadente, dernier avatar des DRS et DSS…

Il convient de souligner que l’hostilité des gouvernements algériens – qui ne varie pas d’un seul iota – trouve son origine dans le complexe, je dirais le double complice nourri à l’égard du Maroc : celui d’une dialectique infériorité-supériorité. L’infériorité tient au fait que le Maroc est une vieille nation constituée. Elle relève du défi historique et politique, de l’originalité étatique. Plus de 5000 ans d’histoire, amazighe et juive, ensuite 14 siècles en tant qu’Etat-nation au sens littéral du terme, de droit occidental positif, avec une continuité organique, institutionnelle, une monarchie irréversible et une expansion territoriale et civilisationnelle qui transcendait ses frontières !

Les dirigeants algériens, notamment Houari Boumediene, arrivé au pouvoir, le 19 juin 1965, par un coup d’Etat militaire, ne se sont jamais fait à l’idée d’accepter que le Royaume du Maroc pût exister en tant qu’Etat voire en tant qu’empire, comme il le fut des siècles durant. Colonel de son état, nourri du catéchisme castriste et guevariste, il était un admirateur patenté de Gamal Abdel Nasser, colonel comme lui, mais trempé dans le réalisme que l’implacable époque des années soixante lui imposait.

Boumediene haïssait le Maroc et feu Hassan II, il ne le cachait pas. D’autant plus que son projet, vaseux et illusoire, de déstabiliser notre pays n’avait d’égale que l’ignorance qu’il avait de l’ancrage de la monarchie au sein du peuple. L’illusion du pétrole, du gaz et d’autres minerais – dont une partie spoliée et confiée à l’Algérie au détriment du Maroc par la France en 1960-1962 – allait finir par étourdir Boumediene et le plonger dans un vertige à nul autre pareil. Avec son ministre de l’Industrie de l’époque, Belaïd Abdeslam, il n’avait de cesse de proclamer que l’Algérie était « l’usine du Maghreb, le pôle de développement et le Maroc son jardin » !

Il a vite déchanté !

Boumediene était « l’incubateur », la source intarissable de la haine antimarocaine. Ses hommes, ses compagnons, ses sbires, ses services, sa diplomatie, sa police, ses armées, sa presse étaient fondus dans le même moule d’une irrévérencieuse culture de la haine de notre pays, décrit comme la monarchie en sursis que le vent de la révolution du Tiers-Monde allait d’u jour à l’autre balayer.

L’Etat algérien a bâti une politique nationale et une diplomatie entièrement vouées à combattre le Maroc. Et les propos récents d’une ganache appelée Abdelkader Messahel, issu du sérail du DRS de Toufik Mediane contre le Maroc illustrent, encore aujourd’hui, le paradigme lancinant et manichéen des années 60. Le régime algérien, empêtré dans ses mensonges, ne peut continuer à fourvoyer les peuples, ni jouer de ses honteuses et graves contradictions : il soutient le polisario contre le Maroc, dit-on ! Mais il dénonce la Catalogne séparatiste et nous enfume de sa duplicité. Autrefois, il dénonçait l’indépendance du Kosovo au nom de l’intégrité territoriale de la Serbie ( ex-Yougoslavie)…

Au sommet arabe de la Ligue arabe, réuni en 1974 à Rabat, Boumediene, tout à sa puissance illusoire, avait prononcé un discours dans lequel il affirmait solennellement « soutenir le combat du Maroc pour libérer le Sahara marocain du joug de l’Espagne » ! La déclaration est toujours consignée et enregistrée dans les archives de l’organisation panarabe. Mais la duplicité, qui est une culture gouvernementale algérienne, ne nous fait perdre de vue qu’au même moment, sa Sécurité militaire (ancêtre du DRS) composait, en catimini, avec les services espagnols du général Franco pour entraver l’action du Maroc aux Nations unies et soutenir militairement le fantomatique polisario…

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