5ème Rapport de « l’Initiative Arabe de la Réforme »: Le Maroc classé en tête de la pratique démocratique réelle dans le monde arabe

Il ressort du rapport publié, hier jeudi,  par « l’Initiative de la Réforme Arabe », un think tank panarabe de renommée internationale et du « Centre palestinien des recherches politiques et de sondage d’opinion », en collaboration avec dix autres instances de recherche  essaimées dans le monde  arabe, la prééminence d’un fait notable  et avéré. Il s’agit du recul  de l’indicateur de la démocratie arabe, de la décroissance du processus de la mutation démocratique, le déclin  des  capacités  à faire émerger une véritable transformation démocratique dans la sphère géographique arabe.

Dans cette optique, le rapport intitulé « Démocratie arabe. Index 5»  échafaude les contours d’un état des lieux du chantier de la transition démocratique dans les pays suivants : La  Jordanie,  Bahreïn, la Tunisie, l’Algérie, l’Arabie Saoudite, Koweït, le Liban, l’Egypte et le Maroc. Il d’agit de la synthèse d’une enquête  exhaustive et pluridisciplinaire réalisée dans ces pays en 2015.

Dans son commentaire sur le contenu  et les soubassements du rapport, Bassma Kodmani, directrice exécutive de « l’Initiative de la Réforme arabe » a déclaré en substance : « Beaucoup de changements sont survenus dans le continent arabe durant la période d’élaboration de ce rapport, sauf que le recul global  et systématique de l’indice de la démocratie arabe, n’en  était pas moins prévisible ,à bien des égards, en raison du rétrécissement, voire  du verrouillage des espaces de liberté ouverts devant les sociétés arabes en 201 ».

Et d’ajouter : « Il est désormais clair ,sinon évident que le mouvement  enthousiaste teinté d’un fort sentiment d’optimisme unanime qui a accompagné les révolutions du « Printemps arabe »,concernant l’enclenchement et la mise en œuvre d’un processus d’évolution démocratique  n’était, rien moins, qu’un vœu pieux, un rêve qui a, depuis, fait long feu ».

Le Maroc surclasse l’ensemble des pays arabes

Dans ce sillage, il y a lieu de souligner que  l’indice arabe actuel-en matière de démocratisation- a atteint  un chiffre culminant à 571 points sur une échelle totalisant  pas moins de 1000.D’où le constat d’une régression  symptomatique de l’ordre de 10 points en comparaison avec le taux précédent qui a concerné neuf pays. Dans cette perspective, la Tunisie a enregistré un taux optimal de progression, alors que l’Egypte s’est classée quasiment en bas de l’échelle.

Cependant le rapport souligne que le Maroc a continué à surclasser l’ensemble des pays du monde arabe en se positionnant  à l’avant-garde pour la 4ème fois de suite, talonné par la Tunisie et la Jordanie.  Le Koweït se range au 4ème rang. Suivent respectivement l’Algérie, la Palestine et le Liban. En occupant la 8ème place, l’Egypte ferme le ban de ce classement devant le Bahreïn et l’Arabie Saoudite.

Et à  Bassma Kodmani d’ajouter : « Les gouvernants persistent à  croire qu’ils peuvent se suffire de promulguer des textes législatifs formels sans prendre la peine de les appliquer dans les faits. Et ce, pour gagner les suffrages de leurs peuples, continuer à pérenniser leurs  positions et privilèges et consolider leur pouvoir en usant de subterfuges et en se refusant à l’observance  de toute posture empreinte d’un esprit démocratique. »

Il y a lieu de souligner que cette tendance irréductible des gouvernants  frappés de cécité  et qui n’ont de cesse de bafouer les aspirations légitimes de leurs peuples, et l’incapacité des institutions de l’Etat à assurer et à garantir le mouvement de transformation démocratique, constituent, à l’évidence, le danger suprême qui menace le progrès ténu et –assurément fragile-afférent à certains indicateurs.

Au surplus, le résultat performant obtenu par l’indice « outils/instruments  opératoires»-tels les textes fondamentaux, législatifs et constitutionnels, en l’occurrence-  obtenu aux dépens de l’indice « pratiques » qui s’avère de l’ordre de 284 points,-comme l’indique le rapport-montre à suffisance l’immensité du fossé qui existe entre ce que prétendent les gouvernements  en matière de déclinaison des soi-disant réformes  politiques et sociétales et  la dure réalité que subissent les peuples au quotidien, ainsi que dans la nature  et le vécu de leurs rapports  rarement sereins avec les rouages de l’Etat.

Une série de recommandations cardinales

Ce faisant, et dans le but de favoriser une impulsion de l’évolution des mécanismes de la mutation démocratique, et la mise en œuvre d’un « saut qualitatif » auquel aspire ardemment le citoyen arabe d’aujourd’hui, le Rapport a mis l’accent avec insistance sur la nécessité impérieuse  de renforcer les  fonctions de contrôle au sein du paradigme politique, les prérogatives  d’investigation, de monitorage et d’interpellation dévolues  aux instances parlementaires, le respect suprême de l’indépendance de la justice, la prescription du contrôle de l’action  des organes de sécurité. De même, le document énonce une série de recommandations cardinales : Le soutien du rôle de la femme dans l’accès aux  arcanes du tissu productif et sa revendication de  l’instauration de l’égalité des genres et de la parité, la réforme du système de l’enseignement et de l’éducation, l’octroi de plus de liberté aux médias afin que ceux–ci contribuent avec  efficacité et efficience à l’éclosion d’une ère évolutive visant l’affermissement et la gestion du débat public et l’œuvre de  conscientisation des citoyens.

Il est à noter que l’instrument de mesure  paramétrique de la démocratie arabe –dans sa 5ème livraison- s’est fondé sur le recueil d’une foule de  données informatives  comparatives et concordantes  et la réalisation de sondages d’opinion  ciblés durant l’année 2015.C’est la seconde initiative  de diagnostic et d’évaluation  entreprise depuis l’avènement des révolutions du « Printemps arabe » en 2011.Rappelons, à  titre indicatif  que l’« Initiative de la réforme arabe » produit cet instrument d’analyse en collaboration avec l’un de ses partenaires, « le Centre palestinien des recherches politiques et de sondage d’opinion ».Cette  double instance est épaulée dans ce travail d’investigation et d’analyse par des équipes nationales issues des pays concernées par l’enquête. Ce travail permanent a été couronné par l’élaboration et la publication de quatre rapports précédents.

Le classement des pays – objets d’étude- se décline comme suit, sur une échelle de 1000 points :

  • Maroc : 735 points
  • Tunisie : 690
  • Jordanie : 640
  • Koweït : 631
  • Algérie : 589
  • Palestine : 538
  • Liban : 532
  • Egypte : 503
  • Bahreïn : 436

10-Arabie Saoudite : 419

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