Seulement 8 % du poulet produit au Maroc est contrôlé

Seulement 8% du poulet produit au Maroc est contrôlé alors que 92% de la production transite par le circuit informel échappant à tout contrôle, a indiqué mercredi à Rabat, le président de l’Association nationale des abattoirs industriels avicoles (ANAVI), Omar Benayachi.

Le circuit informel de la filière avicole marocaine compte près de 15.000 tueries, a souligné M. Benayachi lors d’un séminaire sur la mise à niveau de la filière d’abattage des volailles, notant que le caractère informel de ce circuit s’explique d’une part par l’exercice de l’activité sans autorisation sanitaire préalable et d’autre part par une autorisation uniquement de vente de poulet vif étendue de fait à l’abattage.

Il a relevé que les circuits non agréés comprennent les grosses tueries, les marchés de gros et les souks exerçant dans des conditions ne respectant pas les normes sanitaires, affirmant que ces tueries artisanales non contrôlées ont des conséquences néfastes sur l’environnement et les consommateurs.

Ce séminaire s’inscrit dans le cadre des efforts visant à insérer les tueries dans le cercle formel, a fait savoir M. Benayachi, notant qu’il ne s’agit pas d’arrêter leurs activités sinon de trouver des subventions pour les transformer en point de vente agréés ou en abattoirs de proximité destinés exclusivement aux ménages en respectant les normes sanitaires et réglementaires.

M. Benayachi a insisté lors de cette rencontre sur l’importance de sensibiliser le consommateur et les éleveurs, de moderniser les abattoirs et le circuit de commercialisation, de valoriser les déchets, de créer des zones sanitaires à statut sain et d’assurer un contrôle stricte des acteurs de la restauration collective.

La mise à niveau de la filière d’abattage des volailles permettra sans nul doute de protéger la santé des citoyens, d’adapter le statut sanitaire aux standards internationaux, de s’ouvrir à l’export et de créer d’emplois et de valeurs, outre la valorisation des déchets, a-t-il ajouté.

De son côté, le directeur régional de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), Youssef El Horr, a indiqué que l’objectif de cette manifestation est de jeter la lumière sur la problématique de distribution et d’abattage de volailles en proposant des solutions en communs accord avec tous les professionnels concernés par cette question.

L’ONSSA a organisé des activités et des ateliers pour sensibiliser les professionnels à l’importance de cette question et son double danger sur le consommateur et l’environnement vu que ces tueries ne sont pas autorisées et échappent à tout contrôle, a-t-il dit. Cette rencontre entend notamment proposer des solutions et des recommandations qui peuvent mettre fin à cette problématique qui nécessite la mobilisation et l’implication de tous les intervenants du secteur, a souligné M. El Horr, notant que dans le cadre du Plan Maroc vert, le secteur avicole a connu un développement considérable mais l’abattage et la commercialisation sont toujours en retard et demeurent les points noirs qui entravant le développement de ce secteur.

Les intervenants à cette rencontre ont mis le point sur les contraintes qui subsistent encore dans ce secteur notamment l’octroi des autorisations par les communes et la persistance des cageots en bois pour le transport de volaille et au niveau des tueries dans les marchés non contrôlés, la présence concomitante du vif et du poulet abattu dans les points de vente et la propagation des maladies. Ils ont recommandé en ce sens l’application de la loi 49/99 au niveau de l’abattage et de la commercialisation, l’assainissement du secteur et l’application des règles comme dans tous les pays développés, la reconversion des tueries (riachate) en unités d’abattage de proximité pour l’approvisionnement des ménages en volaille outre la création de points de vente autorisés pour la commercialisation de la viande de volaille et dérivés issus d’abattoirs agréés et l’obligation pour les restaurants de s’approvisionner auprès des abattoirs agréés.

Ce séminaire, organisé par l’ONSSA, l’ANAVI et la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc (FISA) a pour objectif entre autres d’étudier les mesures à même d’améliorer les méthodes de préparation, de distribution et de vente des viandes de volailles et d’asseoir les ponts de communication avec les instances concernées pour un développement durable du secteur avicole.

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