Narjis Rerhaye : la figure emblématique de la presse féminine marocaine
Nommée le 3 décembre 2018, membre du Conseil Supérieur de la Communication audiovisuelle par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Narjis Rerhaye est une figure marquante de la presse marocaine. Elle est de ces journalistes au parcours professionnel d’exception qui force l’admiration. Cette intellectuelle intègre, active, féministe, libre penseuse, engagée et … militante pour les Droits de l’Homme impose le respect et la considération parmi ses confrères et au sein des lecteurs.
Femme de convictions, sa passion n’a d’égale que son engagement pour lutter contre toute forme d’abus tant et si bien qu’elle n’hésite jamais à dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas.
Diplômée de l’Institut supérieur de journalisme de Rabat (l’actuel Institut supérieur de l’Information et de la Communication), elle entame la carrière de journaliste qu’elle aiguise en passant par plusieurs quotidiens marocains qu’elle a marqués de son estampille en écrivant sans filtre et en osant afficher ses opinions sans se cacher. Sa voix féminine s’est élevée pour une parole assumée et fluide, un engagement pour toucher du doigt des réalités complexes et permettre aux citoyens de savoir et de comprendre.
Connue pour ses valeurs et ses principes journalistiques qu’elle porte comme une deuxième peau, Narjis Rerhaye s’est détachée, il y a de cela quatre ans, de sa carte de presse qu’elle a volontairement rendue avec l’amertume d’un deuil qu’on fait suite à une lourde perte. Elle, pour qui le journalisme est avant tout un métier de foi, ne pouvait trouver meilleur moyen pour exprimer sa profonde désolation d’assister à la dégradation d’une mission noble que des charognards ont réduite à un canal de buzz et de course au clic.
Journaliste radio également, elle a notamment produit et animé un débat politique (Pile et face) sur la chaîne inter.
Membre-fondateur de l’Observatoire marocain des prisons et membre du bureau de la Fondation Driss Benzekri pour la démocratie et les droits humains, Narjis Rerhaye a consacré ces dernières années à la promotion des droits humains. Elle se voit, d’ailleurs, décerner, en 2008, le Prix Amnesty international des défenseurs des droits humains.
C’est ainsi qu’elle dirige en 2005, la communication de la Commission Vérité marocaine (IER) avant de lancer, une année plus tard, la campagne marocaine pour l’égalité sans réserves de l’Association démocratique des femmes du Maroc (campagne pour la ratification de l’OP-CEDAW et la levée des réserves). Par ailleurs, le Conseil consultatif des droits de l’Homme, devenu le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), a fait appel à Narjis Rerhaye en tant que responsable de communication du plan d’action national pour la promotion de la culture des droits humains.
Sa plume prolifique et intarissable ne se limite pas à l’écriture journalistique. La journaliste, aux analyses pointues et pertinentes, est l’auteure de quatre ouvrages sur la femme, les médias et la situation politique au Maroc : « Maroc, chronique d’une démocratie en devenir », «Femmes et politique», «Femmes et médias» et «La parenthèse désenchantée : une alternance marocaine».
En journaliste experte, elle a été consultante en communication digitale et correspondante au Maroc du site «Atlasinfo», basé à Paris avant d’être nommée membre du CSCA.