Police et citoyens, même combat la main dans la main

Une fausse polémique, parmi tant d’autres, a cru naître à propos de certains agents de police qui, confrontés à des criminels, se trouvent contraints de recourir à leur arme de service pour se défendre. Ce qui vient de se passer à Kénitra, à Sidi Kacem et à Smara en illustre à la fois la perverse tendance et l’irréversible besoin de la police de se défendre, dans la légalité que prévoit la loi. Nul doute que l’opinion publique, comme on l’a vu et entendu, les soutient fermement, allant jusqu’à exiger parfois un châtiment exemplaire contre les agresseurs. L’opinion publique, qui est le thermomètre social, ne s’encombre ni de rhétorique, ni de faux principes émis par une certaine bien-pensance à la mode, rare heureusement, qui croit critiquer le comportement des policiers au nom d’on ne sait quelle belle évocation des droits de l’Homme.

Sauf que l’invocation des droits de l’Homme ici ne saurait être unilatérale, parce que les victimes sont des policiers dans leur exercice, donc dans leur pouvoir de légitime défense. La violation des droits de l’Homme, longtemps reprochés à l’Etat et à ses instances sécuritaires, a changé de camp aujourd’hui et de manière systématique. Tout comme la peur a changé de camp. Les agressions contre les policiers, inédites jusque là sous cette forme, constituent à vrai dire un franchissement de ce « borderline » au-delà duquel aucune patience n’est tolérée. C’est l’extrême palier dans cette nouvelle déferlante de la violence qui semble incarner un nouveau trait de notre société.

On croyait en effet que le « tcharmil » n’était qu’un épiphénomène des libertés mal assumées, une mode passagère secouant la société, l’effrayant un peu. On s’était presque rassurés qu’après l’intervention du Roi, elle allait être de facto jugulée. Or, l’arme blanche, ce coutelas surgi d’on ne sait quelle époque,  monstrueux et terrifiant devient de nos jours le sinistre symbole qui pèse sur une société inquiète, menace notre harmonie et, c’est le cas de le dire, nous pend au nez comme une « épée de Damoclès » !

L’insécurité, c’est bien évidemment l’instabilité qui engendre la peur et la panique. Une société livrée à la peur est vite l’otage des criminels et des groupes mafieux. Jamais le Maroc ne s’est laissé défier par ces derniers. Pas plus qu’il n’a accepté de céder au chantage et aux menaces, quels qu’ils soient. Ses services de sécurité mettent un point d’honneur à mettre en échec cette forme de terrorisme interne. Les forces de sécurité du Maroc sont efficaces et diligentes, elles sont parmi les plus vigilantes et opérationnelles dans le monde.

La modernisation à tous points de vue qu’elles connaissent depuis l’arrivée à la tête de la DGSN et de la DGST de M. Abdellatif Hammouchi n’a pas son équivalent. Elle n’a d’égale que la doctrine voire la philosophie de ce dernier de recadrer – techniquement, matériellement, pédagogiquement, professionnellement, psychologiquement même – le corps et la famille de la police. C’est si vrai que nous avons une police non seulement à la hauteur des enjeux, mais citoyenne, à pied d’œuvre et dont les méthodes sont mises à l’épreuve, rénovées constamment, soumise à une formation permanente et au recyclage méthodologique.

Quand nous avançons et défendons le principe d’une police exemplaire, ce n’est certainement pas pour sacrifier à une clause de style. La police est le visage d’une société avant d’être le bras armé de l’Etat. Force nous est de souligner que son rôle aujourd’hui est plus que majeur, essentiel même parce que la société – disons la réalité sociologique – avance plus vite que ses organes et l’incline même à des changements. Le phénomène des violences, répercuté par la série d’agressions qui n’épargnent même plus ceux et celles qui nous protègent, justifient à coup sûr une autre politique sécuritaire. Et donc l’usage de l’arme de service en cas impérieux, comme l’explique la DGSN dans la note qu’elle vient de rendre publique.

Comme sur la lutte contre le terrorisme – qui a frappé violemment le Maroc en 2003 – le débat national sur la violence urbaine menée par des bandes armées, terrorisant les populations, les agressant et s’en prenant aux forces de sécurité, ne doit pas nous diviser ou nous fourvoyer. Une seule réponse : y mettre le holà ! Une attitude : êtres solidaire des forces de sécurité, les assister si besoin. Autrement dit, coopérer avec les forces de l’ordre, car le combat concerne aussi bien l’Etat qui ne peut tout faire seul que les citoyens désireux de vivre dans la paix, la sécurité et la liberté.

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