Sahara marocain : l’histoire pour soigner la géographie !
La récupération par le Maroc de ses provinces sahariennes grâce à la Marche verte a constitué une véritable restauration du sentiment d’appartenance à la nation. La cause saharienne est donc constitutive de l’Etat-nation fraîchement sorti des vicissitudes de l’Histoire.
Renoncer à défendre l’intégrité territoriale reviendrait donc à se jouer de l’appartenance à ce pays qui a été sauvagement dépecé par les puissances coloniales sur trois de ses quatre flancs : au Nord et au Sud par l’Espagne, à l’Est par une France ayant intégré purement et simplement l’Algérie à sa «république ».
En d’autres termes, la cause saharienne est devenue une composante centrale de notre marocanité. Comment concevoir un Maghreb paisible et prospère en dehors de cette exigence morale, historique et souverainiste ?
L’exemple historique de l’Alsace-Lorraine est édifiant à cet égard. Au terme de la guerre de 1870 entre Germaniques et Français, le territoire fut cédé par la France à l’Empire allemand en application du traité de Francfort, signé le 10 mai 1871 après la défaite française.
Il aura fallu près d’un demi-siècle d’animosité entre les deux grandes nations européennes avant que l’Alsace-Lorraine ne soit officiellement restituée à la France par le traité de Versailles, le 28 juin 1919 ! L’affaire ne s’est pas terminée pour autant. En effet, des deux côtés de la frontière entre les deux « empires », les peuples ont « mentalisé » les humiliations réciproques. De telle sorte que le « besoin de revanche » allemand est resté tapi au plus profond de l’âme collective germanique, jusqu’à l’aube des années trente du XXe siècle, lorsque le mouvement nazi s’empara du pouvoir pour commettre les atrocités que l’on sait.
Il aura donc fallu trois guerres dévastatrices, dont les deux dernières qui furent apocalyptiques, pour que l’Allemagne consente, enfin, à vivre en paix dans son environnement européen !
Qu’est-ce à dire ?
L’on se rappellera le mot de feu Hassan II, demandant à feu Boumediene de s’abstenir d’ «insulter l’avenir». Hélas, durant ces temps révolus de guerre froide, l’Algérie qui venait de présider l’Assemblée générale de l’ONU et qui se targuait de son « industrie industrialisante », a succombé à la tentation hégémonique, en créant dans ses officines sécuritaires et au sein de son propre État-major un mouvement prétendu sahraoui, qui plus est en connivence avec l’Espagne franquiste et la Libye kaddafienne !
Qu’est-il advenu aujourd’hui du franquisme comme de la Libye de Kaddafi ?
Alors que l’ex-URSS a implosé et que son glacier a fondu, depuis la chute du Mur de Berlin, la camarilla d’Alger, persistant à négliger la construction pacifique de son «identité plurielle » comme de son Etat-nation, a choisi d’aller dilapider ses ressources gazières et pétrolières considérables dans une guerre militaire, diplomatique et donc géostratégique contre un royaume encore dépecé à ce jour.
En vérité, aucune solution rationnelle, durable et intelligible à l’opposition des gouvernants d’Alger à l’intégrité territoriale marocaine, n’est possible sans la libération des séquestrés de Tindouf, là même où la monnaie marocaine avait cours jusqu’aux confins des années quarante du siècle dernier.
Cette libération des séquestrés, immédiatement suivie d’un authentique traité de bon voisinage et donc de la réouverture de la frontière commune, constitue la voie royale vers la concorde et la prospérité des peuples nord-africains. Continuer à cultiver l’esprit belliqueux des décennies de la guerre froide est –chacun peut le constater aisément au vu du «hirak» populaire algérien- dommageable à ce grand et vaillant peuple algérien lui-même.
Puisse l’Histoire venir promptement au secours de la paix, de la démocratie, de la concorde et de la prospérité au sein de cette Afrique du Nord si riche en potentialités humaines et économiques !