L’Union africaine, les dossiers de l’après-retour », thème d’une rencontre à Rabat
Les travaux d’une rencontre tenue sous le thème « L’Union africaine, les dossiers de l’après-retour » se sont ouverts mercredi à Rabat.
Organisé par le Centre maghrébin pour les études sur la sécurité et l’analyse des politiques (CMESAP), cet atelier de réflexion vise à engager un débat académique en vue de promouvoir une connaissance scientifique structurée allant au-delà des approches traditionnelles, en tirant profit des acquis sociaux et institutionnels ayant accompagné le retour du Maroc au sein de l’Union africaine (UA).
Cet atelier ambitionne de jeter la lumière sur le « grand » succès diplomatique que représente le retour du Maroc au sein de l’organisation panafricaine, en se focalisant sur trois points essentiels, à savoir les dimensions religieuse, économique et humaine, a indiqué le président du CMESAP, Manar Slimi, à l’ouverture de cette rencontre. La première de ces dimensions comporte le champ de la Commanderie des Croyants avec ses portées symboliques, spirituelles et historiques, et son rôle dans l’instauration d’un climat de paix et de stabilité et la création des conditions de l’intégration et de la cohabitation, a-t-il ajouté. La dimension économique, quant à elle, repose sur les politiques publiques de programmes et projets ayant été expérimentés à l’intérieur puis transmises vers le reste des pays africains, et une dimension humaine consistant en la présence de contingents militaires marocains sous l’égide des Nations Unies dans plusieurs foyers de tension dans le continent africain, a précisé M. Slimi.
Conscient de la nature de ce sujet et de sa complexité, le CMESAP propose d’aborder le dossier du retour au sein de l’UA sous la forme d’une série d’épisodes continues de réflexion et de débats afin d’éclairer l’acteur marocain, de manière à ce que le retour soit institutionnel et sociétal, en même temps, a souligné M. Slimi.
De son côté, le spécialiste de la communication politique et de l’analyse du discours, Saïd El Khoumsi, a soutenu que cet atelier vise à examiner l’expérience démocratique dont le Maroc a fait montre lors de son retour au sein de l’institution continentale, dans le cadre d’un système reposant sur la séparation des pouvoirs et des institutions constitutionnelles respectant les principes de compétence et de hiérarchie.
M. El Khoumsi a fait observer que l’absence de plus de trente années du Maroc de l’UA a favorisé un certain déficit de connaissance collective et individuelle autour de l’Afrique et de ses préoccupations, soulignant que « l’imaginaire social des Marocains reflète une image traditionnelle et dépassée autour du continent qui nécessite un travail intense afin d’éclairer l’opinion publique ».
Les participants à cet atelier, qui poursuivra ses travaux à huit-clos, débattront de quatre thématiques ayant trait à « L’UA, l’évolution historique et le cadre juridique et institutionnel », « Affaires et dossiers de l’UA », « Les dimensions géostratégiques et sécuritaires dans les relations maroco-africaines après le retour » et « Le Maroc et l’UA, chantiers de travail ».