Projet de loi 22.20 : le syndicat national de la presse hausse le ton !
Après la polémique et l’indignation sur la toile, le syndicat national de la presse (SNPM) a exprimé, à son tour, son opposition au projet de loi 22.20, en dénonçant le caractère confidentiel et inaperçu du projet de loi ainsi que l’absence de la sollicitation du Conseil National de la Presse.
«Un des textes de loi les plus dangereux que le Maroc ait connus», c’est ainsi qu’a réagi le SNPM à cette polémique autour du projet de loi sur l’utilisation des réseaux sociaux, dans un communiqué publié le 29 avril, en exprimant sa surprise et son rejet absolu du projet de loi précité ainsi que son indignation face à la réaction du gouvernement.
Au moment où la colère autour de ce texte ne faiblit pas du côté des internautes, ce syndicat tire à boulets rouges sur le gouvernement, qu’il accuse d’« avoir profité des circonstances exceptionnelles que traverse le pays pour faire adopter un projet de loi qui s’attaque aux acquis accumulés par le Maroc en matière de la liberté de presse et des droits de l’Homme ».
Par ailleurs, le SNPM dénonce « l’absence d’une approche participative » et donc « l’absence de la sollicitation du Conseil National de la Presse et de toutes les autres instances afférentes aux droits de l’Homme et à la presse et l’édition », alors que le projet de loi en question est intimement lié à la liberté d’expression et de la presse. Le syndicat estime ainsi que l’Exécutif avait l’intention de le faire passer de « manière inaperçue » tant que l’opinion publique et les parties concernées sont préoccupées par la conjoncture actuelle, d’où la discrétion autour de la procédure de son adoption.
Le syndicat de la presse a, en outre, considéré que le texte est «en contradiction totale avec les dispositions de la Constitution marocaine, notamment les articles 25, 26, 27, et 28, ainsi que les traités et accords internationaux que le Royaume a ratifiés dans le domaine de la liberté d’expression», notant qu’il est pour « la lutte contre la désinformation, le discours de la haine, l’atteinte à autrui sur les réseaux sociaux », mais refuse catégoriquement que « l’on essaie de lutter contre les points précités par le biais d’une loi qui ramène le pays à une époque que l’on milite aujourd’hui afin de surmonter ses répercussions catastrophiques».
Enfin, le SNPM appelle le gouvernement à « retirer immédiatement ce projet de loi » et exhorte la sphère politique à prendre la défense des libertés publiques et s’opposer à ce texte, si le gouvernement insiste à le faire passer au parlement dans sa version actuelle.