Président de « l’Intergroup Sahara occidental », Joachim Schuster démissionne et porte un coup de dague au polisario

Par Hassan Alaoui

Le coup fatal que le polisario vient de subir, ne laisse pas de surprendre . Il est aux séparatistes ce que la dernière balle constitue pour des bandits, dans leur fuite en avant. La métaphore, militaire, tombe à point nommé. Elle nous rappelle aussi la phrase célèbre de Shakespeare : «  Gardez-moi de mes amis , de mes ennemis je m’en charge ». Joachim Schuster, jusqu’ici président de l’Intergroupe Sahara occidental, et membre du Parlement européen , célébré comme le soutien indéfectible des mercenaires du polisario au sein de l’honorable institution parlementaire européenne vient de déposer le tablier, et de claquer non sans bruit la « porte » de la structure qu’il présidait avec ardeur et une vertueuse volonté…de défendre l’indéfendable.

Non content de dénoncer les scories et les gabegies, il joint le geste à la parole en rédigeant une lettre aux allures solennelles pour prévenir que sa présidence de cette fantomatique ONG dénommée Intergroupe Sahara occidental sera achevée d’ici quelques jours. A la fin de cette année précisément. En effet, le polisario est désormais abandonné par une autre figure, disons une figure de proue politique qui ne se contente pas de démissionner avec pertes et fracas, mais qui tient – dans une lettre rendue publique – à dire pourquoi et comment …

Joachim Schuster, tout à sa colère, relève dans ce courrier – que nous publions ci-dessous – les incohérences gravissimes d’un polisario sur la pente glissante de l’échec total, et qu’il désigne ouvertement comme le responsable incontestable de la rupture du cessez-le-feu et donc l’aggravation du contexte régional par le polisario. , « je considère, dit-il,  la décision du Front Polisario de mettre fin au cessez-le-feu comme une grave erreur stratégique » Et, amer et peiné, d’ajouter : Je crains que le conflit ne soit considérablement exacerbé, car je ne vois pas comment cela peut favoriser une solution. Et je ne pense pas du tout  que cela soit en faveur du peuple sahraoui ».

Joachim Schuster en conclut toute simplement à l’échec patent de la démarche de soutien aux mercenaires à laquelle il ne croit plus. Il laisse le soin à un prétendu successeur, sans vraiment y croire. Il convient de souligner que, désormais, les uns après les autres, les soutiens du polisario tombent l’un après l’autre. Le poids des événements qui se sont précipités depuis le 13 novembre dernier, suite à l’intervention méthodique des FAR à Guerguerate qui a mis à nu les provocations du polisario, les succès engrangés par l’ouverture spectaculaire de plus de 17 consulats étrangers au Sahara, à Laâyoune notamment et Dakhla, la signature non moins spectaculaire par le président des Etats-Unis, Donald Trump, jeudi 10 décembre d’un décret reconnaissant officiellement la marocanité du Sahara , suivi de l’annonce par le même de l’ouverture d’un Consulat américain à Dakhla, enfin de la présentation par le gouvernement américain de la nouvelle et réelle carte du Maroc incluant officiellement, irréversiblement son Sahara.

Cela en fait beaucoup à la fois pour le polisario, ses protecteurs et le pouvoir militaire algérien qui, à bout de bras, croit encore soutenir ce dernier et continuer dans sa propagande mensongère. C’est donc un tournant au plan de la communication extérieure, notamment européenne d’un polisario livré désormais à lui-même. C’est aussi une prise de conscience gravissime de tous ceux qui l’ont soutenu et découvrent à présent l’impasse dans laquelle il plonge. La démission du président Joachim Schuster est plus qu’une leçon, elle dévoile l’échec de la stratégie algérienne qui, à coup de dollars jetés par la fenêtre, mène une guerre vaine et vouée à l’échec contre notre pays.

Voici le texte de la lettre de démission du Dr. Joachim Schuster traduite de l’Anglais : 

« Dr. Joachim Schuster

Membre du Parlement européen

Bruxelles, le 15.12.2020

Chers camarades,

« Je déclare par la présente avoir pris la décision d’abdiquer la présidence de l’intergroupe Sahara occidental à la fin de cette année.

J’ai assumé cette position afin de contribuer à la résolution pacifique du conflit du Sahara occidental, en sachant que les conditions étaient loin d’être bonnes. L’objectif était d’encourager l’UE à développer – main dans la main avec l’Union africaine – une approche plus active et constructive par rapport à ce conflit et, bien sûr, de promouvoir la nomination d’un nouveau représentant spécial des Nations Unies.

Les conditions initiales selon lesquelles ces objectifs avaient été fixés ont considérablement changé avec la fin du cessez-le-feu. Bien qu’il y ait eu plusieurs violations de l’accord de cessez-le-feu par le Maroc au cours des années, je considère la décision du Front Polisario de mettre fin au cessez-le-feu comme une grave erreur stratégique. Je crains que le conflit ne soit considérablement exacerbé, car je ne vois pas comment cela peut favoriser une solution. Et je ne pense pas du tout  que cela soit en faveur du peuple sahraoui.

Après mûre réflexion, j’ai décidé que je n’étais plus en mesure, à la lumière de ces nouvelles conditions, de continuer à présider l’intergroupe Sahara occidental. Il est à prévoir qu’un autre membre de S&l soit appelé à devenir le futur président ou vice-président de l’intergroupe.

Fraternellement,

Joachim Schuster ».

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