Véhicules électriques: l’UE doit accélérer l’installation des bornes de recharge
L’Union européenne doit accélérer l’installation des points de recharge pour véhicules électriques si elle veut remplir son objectif d’atteindre un million de bornes d’ici 2025, indique la Cour des comptes européenne dans un rapport publié mardi.
« L’UE est encore loin de l’objectif qu’elle s’est fixé dans le cadre du Pacte vert (…) et elle ne s’est pas dotée d’une feuille de route stratégique globale pour l’électromobilité », épingle l’institution européenne dans un communiqué.
Elle note que « parcourir l’UE au volant d’un véhicule électrique reste compliqué ».
« Les auditeurs ont constaté que la disponibilité des bornes de recharge ouvertes au public variait considérablement d’un pays à l’autre, que les systèmes de paiement n’étaient pas harmonisés, et que les utilisateurs n’avaient pas accès à suffisamment d’informations en temps réel », ajoute la Cour des comptes.
L’UE comptait en 2020 quelque 224.500 points de recharge accessibles au public, selon des données de la Commission européenne.
« L’an dernier, une voiture sur dix vendue dans l’UE était un véhicule électrique rechargeable, mais les infrastructures de recharge sont inégalement réparties sur le territoire européen », souligne Ladislav Balko, responsable du rapport de la Cour des comptes.
Dans l’UE, l’Allemagne, la France et les Pays-Bas concentrent à eux trois la grande majorité (69%) des points de recharge.
« La Commission devrait soutenir davantage le développement du maillage au niveau européen et devrait s’assurer que le financement de l’UE parvienne là où le besoin est le plus impérieux », ajoute M. Balko.
Le rapport avertit que « si le déploiement des infrastructures continue au rythme de la période 2014-2020, il y a fort à parier que l’objectif du million de points de recharge ouverts au public à l’horizon 2025 ne sera pas atteint ».
« Pour combler l’écart, environ 150.000 nouveaux points seront nécessaires chaque année, soit approximativement 3.000 par semaine ».
La Commission a accepté les recommandations des auditeurs, tout en précisant qu’elle n’était pas habilitée « à coordonner le déploiement d’infrastructures dans les États membres », ce qui « relève de (leur) seule responsabilité ».
Bruxelles a présenté en décembre 2020 une feuille de route pour une « mobilité durable » avec l’ambition d’avoir au moins 30 millions de voitures « zéro émission » sur les routes européennes d’ici 2030, ce qui nécessite que 3 millions de points publics de recharge soient accessibles à cette date.
Selon le rapport de la Cour des comptes, « quelque 2 millions de véhicules électriques (sont) actuellement immatriculés dans l’UE ».
L’UE entend réduire d’ici à 2050 les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports de 90% par rapport à 1990, dans le cadre de ses efforts vers une économie neutre pour le climat.
( Avec AFP )