Face à la vague de chaleur, les habitants de Marrakech changent leurs habitudes
Face à cet épisode caniculaire que traverse le Maroc ces derniers jours et la ville de Marrakech en particulier, les habitants de la cité ocre changent leurs habitudes pour être en mesure de résister à cette hausse vertigineuse de la température, qui intervient cette année dans un contexte spécifique marquée par la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19).
En milieu de la journée, période durant laquelle le mercure atteint son summum, Marrakech est noyée dans le calme absolu prenant les allures d’une ville fantôme, a constaté, sur place, une équipe de M24, la chaîne de télévision de l’information en continu de la MAP.
En effet, cette température caniculaire dans le contexte de la pandémie de la Covid-19 a contraint les habitants de la cité impériale à se terrer chez eux.
La mythique Place de Jemâa El Fna, coeur battant de Marrakech et la fameuse mosquée de la Koutoubia ont elles aussi pris les allures de lieux délaissés et déserts.
En temps normal noir de monde, bruyants et bouillonnants à longueur de journée, ces sites touristiques commencent à partir de midi de se vider de leurs visiteurs en attendant le soir, à l’exception des cafés et kiosques de jus de fruits de la célèbre place, où affluent les rares visiteurs et habitants de la cité ocre pour se rafraichir.
« Les vagues de chaleur, qui deviennent récurrentes ces dernières années ne nous font plus peur, nous sommes habitués à cette canicule. C’est la pandémie de la Covid-19, qui a perturbé le cours normal de notre vie« , nous confie avec humour Mustapha Hamdane, un dompteur de dromadaires, qui proposent des balades à dos de chevaux, poneys et dromadaires près des célèbres jardins de la Menara.
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« Nous devons être patients et résister face à cette double épreuve. Je suis sûr qu’avec l’assistance de Dieu, nous surmonterons cette épreuve dure« , a-t-il dit avec assurance, qui en dit long sur la foi et la sagesse des habitants de la cité ocre.
Dans une déclaration à M24, M. Hamdane a expliqué que les activités commerciales et touristiques tournent au ralenti pendant la journée à cause de la canicule.
En effet, en cette période caniculaire, les Marrakchis attendent le soir ou le matin très tôt, quand la météo est plus clémente, pour faire leurs courses ou se promener.
Ceux qui s’aventurent à sortir durant ce soleil de plomb, où pas un vent ne souffle, privilégient les espaces verts, disséminés un peu partout dans la cité ocre, à la recherche de la fraîcheur ou fréquentent les cafés, qui rivalisent entre eux par l’installation de climatisation en tout genre.
Notre interlocuteur a expliqué que les habitants de cette cité impériale ont adopté au fil du temps les bons réflexes pour préserver leur santé et résister aux vagues de chaleur devenues plus récurrentes et plus dures à supporter ces dernières années.
« Vigilance s’impose : Il faut prêter une attention toute particulière aux personnes les plus fragiles (nouveau-nés et personnes âgées), éviter de sortir aux heures les plus chaudes et de pratiquer une activité physique, mais surtout bien se rafraichir pour éviter une déshydratation du corps« , a-t-il indiqué.
« Pour réhydrater son corps, qu’y a-t-il de mieux qu’un bon thé chaud et sucré, mieux absorbé par l’organisme qu’un liquide froid« , confie-t-il avec humour, se réjouissant que les décès dus à la hausse de la température soient rares au Maroc par rapport à l’Europe et l’Amérique du Nord, parce notre corps et nos habitudes se sont au fil du temps adaptés avec les épisodes de la canicule, a-t-il dit.
En cette semaine particulièrement chaude, l’équipe de M24 a constaté que les commerçants, artisans, et gérants de cafés et de lieux de restauration ont recouru à tous les moyens pour se rafraîchir et rafraichir leurs clients.
Plus loin, notre équipe a constaté qu’avec la fermeture des piscines municipales en raison des mesures préventives adoptées par les autorités compétentes, certaines fontaines publiques se sont transformées en véritables piscines de rue pour les enfants en quête de fraicheur.
Mais cet épisode de canicule est difficile à supporter plus particulièrement pour les personnes qui travaillent à l’extérieur (ouvriers du BTP, chauffeurs de taxis, …).
Pour résister à la hausse des températures, ces travailleurs ont tendance à multiplier les moyens pour se rafraîchir : courtes pauses à l’ombre pour se désaltérer et éviter le risque d’insolation, baisse du nombre d’heures de travail, mais surtout travailler durant les heures où le climat est beaucoup plus clément.
Particulièrement exposés à un soleil ardent, les chauffeurs de taxi avouent de leurs côtés que c’est pénible de conduire toute la journée dans ces conditions surtout si on ne dispose pas d’un système de climatisation au sein du taxi.
« Il fait chaud aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du taxi. Je suis obligé de faire des pauses après chaque deux ou trois heures de travail« , assure un chauffeur de taxi que nous avons rencontré.
Les rares habitants que notre équipe a rencontrés, assurent que de plus en plus d’habitants de la cité ocre fuient les vagues de chaleur pour gagner les refuges et les zones de montagnes plus clémentes.
Dans ce cadre, il est à souligner que la vallée de l’Ourika, les régions d’Amizmiz et d’Imlil, qui constituent des oasis de fraîcheur aux portes de Marrakech et des destinations prisées pendant ces vagues de chaleur, enregistrent des records de fréquentation.
D’autres habitants avaient l’habitude de quitter la ville à destination des villes balnéaires telles qu’Agadir, Essaouira, El Jadida et Safi, le temps que ces vagues de chaleur se dissipent.
Mais vu la conjoncture actuelle liée à la propagation de la pandémie, les habitants de la cité ocre, qui font preuve de responsabilité dans le respect des mesures sanitaires, ont choisi de rester chez eux en attendant des jours meilleurs.
Les habitants de la cité ocre, qui se sont habitués à ces vagues de chaleur ne se plaignent pas et assurent que « le climat dur de la ville ocre fait partie de son charme« .
La Direction générale de la météorologie (DGM) a indiqué que la situation météorologique, caractérisée du 12 au 17 août 2021 par une vague de chaleur, type chergui, qui a intéressé la majeure partie du pays, a été marquée par l’enregistrement de nouveaux records de température maximale dans plusieurs villes du Royaume.
Selon les scientifiques, les canicules sont un marqueur sans équivoque du réchauffement de la planète et ces vagues de chaleur sont appelées à encore se multiplier, s’allonger et s’intensifier.
( Avec MAP )