Le pass vaccinal restitue la liberté aux citoyens
L’opération de vaccination et le pass sanitaire ne portent pas atteinte à la liberté mais au contraire «ils nous la rendent après que l’épidémie nous en a privé», a estimé le Pr. Khalid Fathi, chercheur en questions de santé.
Dans un entretien à la MAP, M. Fathi a souligné qu’il ne faut pas oublier que chaque retard accusé dans la vaccination conduit à de nouveaux variants pouvant être plus mortels, plus féroces et plus résistantes aux vaccins, c’est pourquoi « nous devons gérer notre liberté de manière collective pour la vaccination » car c’est le seul moyen pour éviter un éventuel retour aux mesures de restrictions.
Ceux qui refusent le vaccin anti-coronavirus et rejettent le pass sanitaire constituent le maillon faible de la chaîne dans la lutte contre l’épidémie, a affirmé M. Fathi, ajoutant que leur comportement peut entraîner la perte des efforts consentis.
Il a également relevé que le Royaume a réussi à faire face à la propagation de la pandémie alors que des pays développés ont échoué dans cette tâche, notant que les Marocains doivent estimer ce privilège à sa juste valeur et jeter un regard sur la réalité prévalant dans certains pays voisins qui n’ont pas pu assurer la vaccination à leurs citoyens, tout en rappelant le discours prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion de l’ouverture de l’année législative et dans lequel le Souverain a souligné qu’il incombe aux citoyens de se protéger.
Le Maroc a prouvé qu’il est au niveau pour relever le défi de la pandémie surtout en ce qui concerne le volet afférant à la gratuité du vaccin dans une conjoncture internationale difficile marquée par la lutte pour le vaccin et son monopole par les pays industrialisés, a-t-il poursuivi.
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M. Fathi a, en outre, fait état de preuves nombreuses attestant que l’adoption du pass sanitaire a un fondement moral, philosophique et réaliste, précisant que les vaccins contre le Coronavirus ne sont pas les premiers à être imposés dans l’histoire, rappelant à titre d’exemple le vaccin contre la tuberculose et d’autres vaccins imposés par certains pays pour accéder à leurs territoires.
Face à l’épidémie, « nous devons en tant que citoyens de ce monde remercier le destin et aussi les scientifiques » qui ont réussi à développer des vaccins anti-Covid-19 dans un temps record et à un moment où les scientifiques n’ont pas encore développé un vaccin efficace contre certaines maladies graves comme le Sida, a-t-il dit, estimant qu’il ne faut pas minimiser l’importance de cette réalisation scientifique inédite, tout en appelant à «faire confiance à la science et à éviter d’écouter ceux qui ignorent la réalité».
Concernant la décision du gouvernement d’adopter le pass vaccinal en tant que document impératif pour accéder aux lieux publics, il a estimé que cette mesure n’était pas une surprise dans la mesure où plusieurs indicateurs montrent que cette décision sera prise, rappelant que de nombreux pays à longue tradition démocratique ont pris cette mesure et « il était donc clair, depuis au moins deux mois, que nous suivrons le même chemin car nous sommes tous confrontés au même virus ».
Le ministère de tutelle a préféré ne pas suivre la méthode de la surprise en procédant à la publication de vidéos sur son site web dans la perspective de sensibiliser les citoyens sur l’importance du pass sanitaire en tant que document impératif, a-t-il dit, rappelant les déclarations des membres de la commission scientifique qui ont exprimé leur conviction sur la nécessité d’adopter le pass vaccinal.
M. Fathi a également affirmé que le Maroc a accumulé une grande expérience en matière de gestion de l’épidémie, précisant que l’offre de vaccins est suffisante et très diversifiée, les approvisionnements se poursuivent et la production du vaccin au niveau local est très imminente.
Il a noté qu’avec le pass sanitaire et contrairement à ce que pensent ceux qui sont contre ce document, l’Etat n’accorde pas des avantages aux citoyens vaccinés mais il les rétablit dans leurs droits dont ils étaient privés par le Coronavirus et il n’y a aucune excuse pour ceux qui ont refusé de recevoir les deux doses du vaccin.
Rappelant que les données scientifiques ont prouvé ces derniers mois que tous les vaccins sont sûrs, efficaces, sans effets secondaires dangereux et leurs bénéfices dépassent les risques, M. Fathi a indiqué que la question fondamentale à poser est de savoir si la majorité des personnes souhaitant se faire vacciner doivent supporter les conséquences de la maladie et si le système de santé et la société doivent supporter l’épidémie avec tous ses impacts sociaux, psychologiques et économiques uniquement parce qu’une minorité est contre le vaccin ?
Aujourd’hui, la possibilité de se faire vacciner gratuitement est offerte à tous et pour cette raison l’Etat, dans le souci de défendre l’intérêt public, a le droit d’imposer le pass sanitaire dans les espaces publics, a-t-il estimé, notant que les Marocains ont la chance que le vaccin contre le Coronavirus est arrivé au Royaume avant l’apparition du variant delta et «grâce à la vision proactive de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, nous avons réussi à éviter des scénarios catastrophiques ».
( Avec MAP )