Conseil de sécurité – Sahara marocain : Premier échec retentissant de la diplomatie «des envoyés spéciaux» algériens
Par Taieb Dekkar*
Jusqu’à hier encore, l’envoyé «très» spécial algérien croyait dur, comme fer, pouvoir rallier à sa cause, une cause perdue d’avance pour peu que l’on soit lucide, objectif, clairvoyant, perspicace et pourvu de tact et d’intelligence, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU qui, avouons-le, ont été unanimes, à se dresser contre la volonté outrancière, radicale, démesurée, rigide et extrémiste et de l’Algérie.
Jusqu’à hier encore, jeudi, l’envoyé très spécial qui, apparemment, reste coupé de la réalité, semblait persuadé que certains pays (Kenya qui préside le Conseil et la Russie) étaient déterminés à introduire des amendements au draft américain, qui lui paraissait déséquilibré et en rupture avec la réalité.
L’échec était patent, en dépit du forcing algérien et des fonds injectés pour le financement d’une vaste campagne de lobbying auprès du département d’Etat, en faisant appel notamment aux services de l’ancien représentant spécial du SG de l’ONU, Christopher Ross, qui s’est départi de sa neutralité et qui ne jouit plus d’aucune crédibilité. L’Algérie, qui revendique le statut de pays observateur, nom impliqué dans ce dossier, vient de s’afficher comme le bailleur de fonds de puissants lobbys américains, au détriment des intérêts supérieurs et vitaux du peuple algérien que sont l’eau potable, l’huile de table, les lentilles, la semoule, le lait, les pommes de terre, un peuple également assoiffée pour la liberté et la démocratie et outragé par une dictature militaire impitoyable.
Les envoyés spéciaux algériens, encouragés par la récente décision d’une Cour européenne, qui dessert les intérêts de l’union européenne et qui, au mieux, sera affichée dans les couloirs de cette juridiction, reçoivent ainsi une première raclée du Conseil de sécurité et de leurs alliés inconditionnels. Toute la stratégie mise en place pour alimenter la tension avec le Maroc, et donc servir ses desseins au niveau international, s’est écroulée. Laamamra, le champion de la diplomatie algérienne des temps perdues et des occasions ratées au Maghreb, ne baissera pas pour autant les bras. L’Algérie se dressera contre la volonté du représentant personnel du Secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, en tentant d’entraver les tables rondes, auxquelles Alger a déjà annoncé qu’elle ne participera pas en tant que partie prenante.
Le mandat de Staffan de Mistura finira certainement par accabler l’Algérie, comme source principale de blocage du processus de paix, arrêté par le Conseil de Sécurité et auquel ne s’est opposé aucun membre du Conseil, y compris ceux qui disposent du droit de véto. Dans un tel contexte, le Conseil devrait adopter une nouvelle démarche pour atteindre l’objectif de la paix, sans tenir compte de l’avis des adversaires du processus de règlement du conflit artificiel autour du Sahara marocain.
*Journaliste et écrivain