Comment « l’affaire des camionneurs algériens » se retourne contre ses instigateurs et dévoile le jeu dangereux d’Alger
Par Hassan Alaoui
Les membres de la MINURSO ( Mission des Nations unies au Sahara), se sont rendus ce jeudi à Bir Lahlou , localité dans la zone tampon marocaine, pour vérifier – et démentir – les folles accusations portées contre le Maroc par Alger sur de prétendus « assassinats » de trois « camionneurs » algériens. Le Maroc, comme on le sait, a catégoriquement démenti une quelconque implication dans leur disparition. Nous dénonçons pour notre part la huée violente antimarocaine des médias algériens , toutes catégories confondues, officiels et privés qui, dans un réflexe pavlovien archaïque, n’ont de cesse de s’aligner sur le mensonge d’Etat algérien.
A priori tout semble étrange dans cette affaire de disparition tragique de trois camionneurs algériens. Et les experts et spécialistes de cette région qui suivent l’évolution du dossier du Sahara marocain et des relations maroco-algériennes en particulier n’en doutent pas une seconde : le coup est monté par les services algériens et son exécution par le polisario. Sinon pourquoi ces « camionneurs » ont-ils emprunté une longue route désertique dans le « no man’s land » strictement interdit ou ce qu’on appelle communément la « zone tampon » , et s’exposer de facto à des ripostes ?
Il existe pourtant une route « sécurisée » allant de Tindouf à la Mauritanie, et débouchant sur le fameux poste frontalier terrestre « Mostafa Benboulaïd ». Cette route a été construite il y a quelques années par Alger et a couté pas moins de 7 Millions d’euros, dans le but de transporter marchandises et autres produits vers la Mauritanie. Elle a constitué une « fierté » et un exemple de coopération entre les deux pays. L’ancien ministre de l’Intérieur algérien, Nouredine Bedoui, devenu ensuite Premier ministre et écroué pour corruption , avait lui-même inauguré à Tindouf cette route avec son homologue mauritanien, Ahmed Ould Abdallah, suite à des accords signés entre les deux pays en 2017.
Tant d’argent et tant d’efforts pour construire une voie terrestre qui traverse le territoire du sud algérien et une partie de la Mauritanie, auront servi à quoi ? Il était dit et répété qu’elle constituait une sorte de « route de la coopération exemplaire » entre Alger et Nouakchott. Pourtant si tant est que l’on puisse accorder ne serait-ce que l’ombre d’un crédit à la thèse fausse du gouvernement d’Alger, les « camionneurs » algériens n’ont pas trouvé mieux que d’abandonner cette route bétonnée, construite à grands frais et sécurisée pour emprunter les sables mouvants de la zone de conflit, autrement dit le territoire marocain , même contesté ?
→ Lire aussi : Algérie-camionneurs: La version présentée par Alger tend à nous entraîner sur une fausse piste
Sur les réseaux sociaux, c’est le même étonnement qui s’affiche. En voici un témoignage par twitt publié par un certain Imad ( season2) : « Même les gars de BBCWorld ne comprennent pas vos calculs, genre pourquoi traverser une zone de conflit, remplie de mines au lieu d’utiliser vos propres routes sur vos territoires…En se demande ce qu’ils transportent ces camionneurs…des armes ? Des patates, seul l’avenir le dira ». Dans le chapitre de la provocation le gouvernement algérien est passé maître, affinant de jour en jour sa stratégie vicieuse et dangereuse, relayé par le polisario avec l’objectif affiché de pousser le Royaume du Maroc à la confrontation armée.
Qui comprendrait sans réagir, à tout le moins sans s’interroger pourquoi des camions et des conducteurs prétendument « innocents » traverseraient-ils une zone de guerre, en principe verrouillée, couverte de mines s’ils n’étaient pas exécuteurs d’une mission militaire, s’ils ne transportaient pas des armes et transgressaient pour ainsi dire la loi et les accords parrainés par l’ONU ? Pour preuve, ce démenti publié dare-dare par le gouvernement de Mauritanie quelques temps après le drame et la déclaration menaçante du président algérien Tebboune se prévalant de « punir » le Maroc…consistant à rejeter toute présence des faits sur son territoire ! Donc prouvant que l’incursion des « transporteurs » algériens avait eu lieu en zone marocaine contestée, truffée de mines…
On apprend ainsi qu’en plein désert, à quelques kilomètres seulement des camps de Tindouf Lahmada, les éléments du même polisario ont incendié, en plein désert, un véhicule civil, avant de faire des déclarations à l’APS ( Agence Presse Algérie) affirmant qu’à bord du véhicule en feu se trouvaient deux hommes, tombés victimes d’un tir de missiles en provenance du Maroc. Le comique et le dérisoire de ce gros mensonge est que le polisario a cru filmer la scène , notamment un nuage noir couvrant le camion et l’enveloppant d’une épaisse fumée…Et qui ne laisse entrevoir aucun passager du camion , tout simplement parce qu’il n’y avait ni passager, ni personne…Un véhicule vide et abandonné mais un trucage d’image pour faire accroire à un bombardement ou une attaque avec armement « sophistiqué », autrement dit un drone , comme le laisse entendre la propagande algérienne.
Il est clair qu’à la lumière de ces campagnes montées de toutes pièces, une conclusion devrait être tirée. Ce machiavélisme, cette mauvaise foi , cette irascible volonté d’Alger de pousser aux extrêmes une folle escalade, n’engagent que le gouvernement de Abdelmajid Tebboune et consorts. La communauté internationale assiste à la mise en œuvre d’un scénario catastrophe d’un Etat transformé en voyou qui, peu soucieux de la vie de ses concitoyens, n’hésite pas à les pousser au pire.