Les écoles publiques seraient-elles immunisées contre le Covid-19 ?
Par Meryem Idrissi
Les annonces de fermetures d’établissements scolaires se succèdent, depuis jeudi, au sein des missions étrangères qui ont suspendu leurs cours pour basculer vers l’enseignement à distance suite à la flambée des cas de contamination au Covid-19.
En effet, suite à la détection de plusieurs cas positifs au Covid, au sein de ces établissements et en coordination avec les autorités marocaines, plusieurs écoles ont fermé leurs portes. Ainsi après le collège Saint-Exupéry, l’école espagnole Juan Ramon Jimenez, Les lycées Lyautey et Descartes, c’est au tour de l’école espagnole de Rabat et du lycée Al Jabr de Casablanca de passer au mode d’enseignement à distance. Chaque jour donc d’autres écoles rejoignent le convoi pour limiter la propagation du Covid-19 en raison de l’envolée des contaminations à l’Omicron, portée par la forte contagiosité du variant. Dès lors, un rebond épidémique en milieu scolaire s’étendant dans les familles menace de plus belle.
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Or on s’étonne de voir que les écoles publiques continuent, à quelques exceptions près, de mener un cours de fonctionnement normal. Aussi est-il légitime de se demander pourquoi le ministère de l’Éducation nationale ne décide pas la suspension généralisée. Dans ce sens et à l’issue du Conseil de gouvernement réuni, jeudi 6 janvier, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, a évoqué notamment les répercussions de la pandémie sur les écoles tout en rassurant qu’une fermeture globale des écoles n’est en aucun cas prévue. Par ailleurs, des critères établis dans le cadre de la circulaire publiée au cours de la semaine dernière par le ministère de l’Éducation nationale, présentée dans les détails, lundi dernier, par le ministre Chakib Benmoussa devant les députés en plus d’un protocole sanitaire régiront la décision de fermeture des écoles au cas par cas.
Ainsi La circulaire, datée du 3 janvier 2022, prévoit la « mise en place d’une procédure de gestion des cas positifs pouvant être découverts en milieu scolaire, en coordination avec les autorités territoriales et sanitaires, conformément à ce qui est édicté dans le protocole sanitaire des établissements d’enseignement annexé à la note susvisée n°21×085. Les gouverneurs peuvent être habilités à déterminer le nombre de cas nécessitant la fermeture de la classe ou de l’établissement d’enseignement, selon la spécificité de chaque région. »
Bien entendu on comprend parfaitement qu’il y ait des zones moins touchées qu’il ne faudrait pas pénaliser sur le plan scolaire mais au regard de la contagiosité du nouveau variant Omicron, mais procède-t-on à un dépistage massif au sein des écoles privées et publiques pour détecter les nouveaux cas de contamination ? On sait très bien que non.
“Le protocole adopté par le gouvernement est clair. La note du ministre de l’Éducation nationale, du préscolaire et des Sports indique qu’à partir de trois cas de contamination détectés au sein de la même classe, celle-ci sera fermée. Lorsque le nombre de cas confirmés dans le même établissement est plus important, l’école concernée sera alors fermée”, explique le porte-parole du gouvernement.
Dans ce cas, le ministère de l’Éducation nous garantit-il donc que nos écoles comptent moins de trois cas alors que le nombre des contaminations repart à la hausse sachant que des centaines de personnes se limitent désormais à des tests rapides achetés dans des pharmacies et ne sont donc pas recensés ?
Et pourtant, la très grande contagiosité du variant Omicron fait craindre une circulation rapide et massive du Covid-19 dans les classes qui risquent de se transformer en clusters surtout que les contacts au sein des écoles augmentent le potentiel de transmission du virus.
En attendant, et pendant qu’Omicron poursuit sa course folle avec des chiffres inquiétants, faisant pointer la menace d’une explosion des cas à l’école comme dans le reste de la société, administrations, corps professoral, parents, étudiants et élèves ne sont plus sereins et tentent par tous les moyens d’esquiver le virus qui nous guettent à tout moment.
Prions pour qu’on soit épargnés par une vague qui s’annonce inédite dans les semaines à venir.