Fès : Quand Alstom Maroc voit plus grand
Bachir Abdallah
Au Maroc, les projets d’Alstom vont bon train. En plus de sa contribution à tous les grands projets de mobilité engagés par le royaume, le groupe confirme aujourd’hui son expansion industrielle avec le lancement imminent de sa nouvelle unité de production à l’usine de Fès. Revue de détails.
A quelques dizaines de mètres de la zone industrielle ex-COTEF, apparaît le logo tricolore du constructeur ferroviaire Alstom, devenu symbole du renouveau industriel de la ville. Pour implanter son usine, le choix d’Alstom Maroc est tombé sur Fès, loin de Tanger, Kénitra, ou encore Casablanca, où se concentrent d’habitude le plus d’opérateurs économiques au royaume. Après avoir engagé des travaux de remise à niveau et de rénovation, qui ont duré un peu moins d’un an, Alstom a commencé à produire au Maroc des armoires électriques et des câblages dès octobre 2020.
Animé par l’ambition de faire de Fès « un fleuron industriel marocain », Alstom ne lésine pas sur les moyens pour faire du pays une base industrielle mondialement reconnue dans le domaine du câblage ferroviaire. Avec un investissement de l’ordre 6 millions d’euros, le groupe a réussi à apporter un nouveau souffle à cette zone industrielle et à offrir ainsi aux compétences locales l’opportunité de s’affirmer, après le retrait de l’industrie du textile, qui a fortement impacté le bassin d’emploi dans cette cité historique. Sur place, plus de 500 personnes se déploient à faire tourner cette usine étendue sur une superficie de 34.000 m2 et qui fabrique des boîtes de commutation électriques et des faisceaux de câbles installés sur le matériel roulant et indispensables au fonctionnement des trains.
Ces domaines, longtemps hermétiques à la femme, sont exercés par celle-ci chez Alstom Maroc. Armées de leur savoir et de leurs compétences, les femmes sont majoritaires et sont présentes aussi bien au niveau managérial qu’au niveau des métiers techniques et industriels. Réalisée par des marocains, qui sont pour la plupart issus de la région de Fès, la production est aujourd’hui destinée à l’export et en circulation dans plusieurs pays à travers le monde.
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Le groupe confirme aujourd’hui sa volonté de pérenniser ses activités industrielles au Maroc et annonce le démarrage prochain de la fabrication des transformateurs embarqués sur le matériel roulant. Ce nouveau pôle de production des transformateurs sur le matériel roulant est censé être opérationnel avant la fin de l’année en cours et mobilisera un investissement de 10,5 millions d’euros. Grâce à un transfert de technologie entre l’Europe et le Maroc, cette nouvelle unité pourra produire jusqu’à 200 transformateurs par an.
Leur production sera effectuée au Maroc, tandis que leur conception et industrialisation sera réalisée par le site de Petit-Quevilly en France, Centre d’Excellence pour les transformateurs. « Il s’agit(de l’une des pièces les plus importantes dans un train puisqu’elle permet de transformer l’énergie récupérée au niveau des caténaires pour pouvoir l’utiliser au niveau de l’éclairage, des moteurs, ou encore de la climatisation », a déclaré Nourddine Rhalmi, PDG d’Alstom Maroc, en marge d’une visite du site de Fès à laquelle ont été conviés la presse nationale. Et de poursuivre : « Ce transfert de technologie qui nous vient de France nous permettra de produire d’ici décembre 2022 le premier transformateur ».
Aussi, Alstom n’y a-t-il rien laissé au hasard. Ces chantiers engagés par le groupe au Maroc nécessiteront une main d’œuvre hautement qualifiée qui contribuera également à la mise en place d’un écosystème ferroviaire au Maroc. A cet effet, plusieurs partenariats ont été signés avec des universités marocains pour identifier les futurs employés d’Alstom et préparer d’ores et déjà la relève. En tant qu’acteur incontournable de la mobilité durable, Alstom est aujourd’hui aux avant-postes pour faire face aux défis relatifs à l’urgence climatique et à l’urbanisation grandissante. En phase avec les engagements du groupe en faveur de la durabilité, le site de Fès a été conçu de façon durable que ce soit pour l’approvisionnement en énergie, les transports ou le recyclage. « la totalité des déchets de l’usine sont valorisés et recyclés à hauteur de 80% », étaye le PDG d’Alstom Maroc.
Bachir Abdallah