La FMTS appelle à la création d’un fonds dédié à la recherche en Afrique
Par Lina Ibriz
Pierre angulaire du développement durable, la promotion de la recherche scientifique en Afrique demeure une priorité. Si le continent africain ne manque pas de volonté, au niveau du financement, le développement d’écosystèmes de recherche bloque parfois. Raison pour laquelle l’appel a été renouvelé depuis Marrakech pour la création d’un fonds dédié à la recherche en Afrique.
Réunis à Marrakech au cours de 4 jours, les enseignants chercheurs, experts scientifiques et acteurs du domaine de l’enseignement supérieur africains et internationaux ont pu mettre le point sur l’état des lieux de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en Afrique. Ainsi, parmi les recommandations phares qui devraient être adressées aux instances internationales telles que l’UNESCO et auxquelles a abouti cette série de rencontres et de discussions, la création d’un fonds dédié à la recherche en Afrique.
Alors que la Fédération Mondiale des Travailleurs Scientifiques (FMTS), tenait sa 23ème Assemblée Générale du 9 au 12 mai 2022, une sous-commission d’experts scientifiques s’est focalisée sur l’avenir de la recherche scientifique sur le continent, notamment les moyens permettant de financer les initiatives africaines et de booster les investissements dans ce domaine. Ladite sous-commission s’est ainsi entretenue avec le ministre de l’enseignement supérieur sénégalais, Cheikh Oumar Anne, dans la perspective d’organiser prochainement une rencontre avec le président de l’Union Africaine (UA), Macky Sall.
Arrimé à l’UA et porté par toutes les structures pertinentes (Etats, Universités, Centres de recherche, etc…) du continent, l’objectif de ce fonds est de financer des projets de recherche ciblés que les finances publiques des pays africains ne permettent pas de prendre en charge aujourd’hui. L’idée de ce fonds est animée par la conviction que « les inégalités entre les pays et les peuples ne peut être atteinte que dans un monde pacifique, et que seule la paix peut éradiquer la famine, la maladie et les épidémies qui hantent des milliards de personnes, éliminer l’analphabétisme et protéger l’environnement ».
Un besoin grandissant de financement
En Afrique, les budgets publics alloués à la recherche scientifique restent très restreints, et les gouvernements africains peinent encore à concrétiser les engagements formulés dans le cadre l’UA en 2006 de consacrer 1 % de leur PIB à la recherche et au développement. Quatre ans après cet engagement, le financement de la recherche et du développement en Afrique ne représentait, en 2019, que 0,42 % du PIB, contre une moyenne mondiale de 1,7 %. Actuellement, sur les 55 Etats membres de l’UA, seuls 3 pays investissent plus de 1% de leur PIB dans la recherche scientifique.