Diplomatie : le Maroc élargit sa vision vers l’Afrique de l’Est
Depuis une vingtaine d’années, le Maroc s’est inscrit dans une dynamique marquée par une nouvelle approche qui promeut la coopération sud-sud et qui vise à assurer un progrès global entre le Maroc et ses partenaires du continent africain. Cependant, le royaume s’oriente de plus en plus vers d’autres axes de coopération, notamment en Afrique de l’Est en vue de diversifier tous ses partenaires.
Le règne du roi Mohammed VI est marqué par la mise en place d’une politique bien définie, orientée vers l’avenir, qui cherche à consolider les liens avec le continent africain pour une coopération fructueuse basée sur des partenariats gagnant-gagnant, authentiques, et garantissant le développement économique et humain des différentes parties.
De multiples initiatives et actions sont entreprises par le Maroc en faveur des pays africains notamment ceux de l’Afrique de l’Est.
Les tournées régulières du souverain dans 26 États du continent ainsi que les centaines d’accords conclus, à l’issue des visites royales dans divers secteurs notamment ceux de l’éducation, de l’économie ou encore de l’énergie, témoignent clairement de la stratégie marocaine de sa politique en Afrique.
A cet égard, M. Abdelmalek Kettani, Ambassadeur du Maroc en Côte d’Ivoire a mis en exergue, récemment- lors d’une rencontre à Abidjan- l’intérêt porté par le Maroc aux relations avec l’Afrique en soulignant que leur renforcement constitue désormais la priorité de la politique étrangère du Maroc.
En effet, la constitution marocaine (2011) accorde un rôle de premier plan à l’identité et au patrimoine africain du Maroc.
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Le royaume est toujours resté proche de nombreux pays africains en particulier lors des circonstances difficiles en tant qu’ami fidèle et allié, et ce même après son retrait de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1984, aujourd’hui devenue UA (Union Africaine).
Rappelons que le Maroc a réintégré l’Union Africaine en 2017. Un retour dans son milieu naturel et géographique qui souligne un succès diplomatique et une ferme volonté à coopérer avec les autres pays africains, compte tenu de cette relation de complémentarité existante entre le royaume et les pays du continent.
Une corrélation est à noter entre l’expertise des secteurs marocains ayant besoin de s’exporter et les besoins de l’Afrique à satisfaire pour son développement.
Soulignons dans ce sens, le rôle primordial joué par l’Office chérifien du phosphate (OCP) en matière d’investissement et de partage d’expertise.
L’OCP Africa s’inscrit justement dans cette vision en développant des solutions adaptées pour libérer le potentiel agricole du continent à travers une approche de co-création et d’exécution de projets ambitieux. A ce titre, le Directeur Général du Bureau régional de l’OCP en Ethiopie, Youssef Lahmimi se réjouit des résultats obtenus à la suite à la mise en oeuvre des stratégies de l’office : « Grâce à des initiatives comme Agribooster, OCP School Lab ou encore Farm & Fortune Hub, nous avons impacté plus d’un million et demi de fermiers sur le continent, avec des niveaux de rendements atteignant +40 % . » a-t-il expliqué .
D’autres nouveaux projets d’envergures , contribuant de manière substantielle à l’amélioration des services au citoyen africain, seront mis en place dans le continent dans un avenir proche. Le projet du gazoduc Nigeria-CEDEAO en fait partie.
Ce projet de gazoduc constitue un modèle d’intégration sous-régionale qui vise à concrétiser la vision royale prônant un co-développement en Afrique.
Toujours dans le cadre de la coopération entre les pays africains pour une « résolution optimale des problèmes du continent d’Afrique », le G4 a été formé. Initié par le Kenya, Le Nigéria, l’Algérie, l’Afrique du Sud et l’Ethiopie, ces 4 pays se sont réunis et ont établi une nouvelle alliance de concertation et de coordination sur les grands enjeux africains. Son objectif est de rapprocher davantage les pays africains et résoudre les problèmes affectant le continent.
Les contours de la stratégie du G4 visent de nombreux pays africains dont le MAROC. Cependant, certains observateurs estiment que cette union fractionne davantage la vision commune prônée par leurs pairs.
Pour Brahim Fassi Fihri, président de l’Institut Amadeus, cette alliance représente une déclaration d’intention qui coïncide avec l’élection du Maroc au conseil de paix et de sécurité pour un mandat de trois ans.
“ Les conséquences de ce rapprochement ne changeront rien dans les faits, sinon vouloir ouvertement diviser le continent en insistant potentiellement sur une ligne de fracture continentale autour de la question du Sahara, sachant que plus de la majorité des pays africains soutiennent le Maroc. a-t-il expliqué.
Rappelons que le Maroc a toujours pu défendre ses intérêts territoriaux tout en gardant une vision solidaire avec les pays du continent africain.