Le sepsis, un véritable problème de santé publique, pouvant être évité grâce à un diagnostic précoce
Le sepsis est un véritable problème de santé publique, qui peut être évité grâce à des mesures de prévention, un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée, a souligné Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé.
Lors de sa participation à un webinaire organisé lundi par France Sepsis Association qui fédère des familles de patients et des professionnels de santé au Maroc et en France, Dr. Hamdi a expliqué que le sepsis est un état aigu de dysrégulation de la réponse de l’organisme à une infection (bactérienne, virale, fongique ou parasitaire) entraînant la perte de fonction des organes et un risque vital pour le patient.
Lorsque l’état du patient est aigu, il est caractérisé par une défaillance circulatoire et une souffrance cellulaire majeure, pouvant évoluer vers un choc septique, a-t-il précisé dans son intervention lors de de webinaire organisé dans le cadre de la première campagne de sensibilisation au sepsis au Maroc à l’occasion de la Journée mondiale du sepsis.
Les infections le plus souvent associées au sepsis sont les infections pulmonaires, les infections cutanées, les infections intestinales et les infections des voies urinaires (IVU), a ajouté l’expert.
En ce qui concerne les groupes à risques, Dr. Hamdi a indiqué que tout le monde peut contracter une infection et presque toutes les infections peuvent entraîner un sepsis, notant que les personnes les plus exposées au risque de sepsis sont les adultes de plus de 65 ans, les enfants de moins d’un an, les personnes dont le système immunitaire est affaibli et les personnes souffrant de maladies chroniques (diabète, cancer, maladie pulmonaire ou rénale, ….).
Les six principaux symptômes du sepsis sont une confusion ou une désorientation, l’essoufflement, un rythme cardiaque élevé, de la fièvre ou des frissons, une douleur ou un malaise et une peau moite ou en sueur, a-t-il poursuivi.
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Chez les enfants et les nouveau-nés, les symptômes diffèrent selon l’âge, tels que la somnolence, le réveil difficile, ne pleure pas, une respiration rapide, une peau pâle, moite ou marbrée, des convulsions, difficulté à s’alimenter et vomir pendant plus de 24 heures.
D’après Dr. Hamdi, le sepsis est une urgence médicale qui exige que tout le monde connaisse les cinq mesures de prévention à savoir la préventions des infections tout en gérant les maladies chroniques, assurer une bonne hygiène notamment l’hygiène des mains et bien traiter les blessures, connaître les six signes et symptômes du sepsis, la vaccination et une prise en charge rapide et précoce en cas de suspicion d’infection.
Au niveau mondial, le chercheur a noté que le sepsis est un problème de santé publique et une crise sanitaire. Chaque année, 50 millions de cas de sepsis sont enregistrés dans le monde et 11 millions de décès, a-t-il fait savoir, ajoutant que le sepsis est la principale cause de mortalité par infection, car un décès sur 5 dans est attribué au sepsis et un décès sur 3 de tous les décès dans les hôpitaux est dû au sepsis.
A cet égard, il a relevé que parmi les survivants du sepsis, 40% se retrouvent avec des séquelles à long terme (déficiences physiques et cognitives, troubles mentaux).
Sur ce registre, Dr. Hamdi a fait savoir que jusqu’à 2 cas sur 5 d’infections nosocomiales sont causés par une transmission de bactéries via les mains des professionnels de la santé, et qu’en moyenne 61% des travailleurs de la santé ne respectent pas les pratiques recommandées d’hygiène des mains.
Il a été démontré que l’hygiène des mains peut réduire de 40% les infections nosocomiales sur la base d’un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui démontre qu’en ayant une bonne hygiène des mains et en suivant d’autres pratiques rentables, 70% de ces infections peuvent être évitées.
Au niveau des soins de santé primaires SSP (soins de santé primaire), les professionnels de santé ont un rôle important à jouer pour sensibiliser les patients et la communauté sur le sepsis, le reconnaître, le détecter et le prendre en charge le plus rapidement possible, a enchaîné Hamdi. Pour atteindre ces objectifs, ces professionnels doivent être eux-mêmes sensibilisés, formés et organisés. a-t-il conclu.
Avec MAP
