Défi indépendantiste en Catalogne: les rues de Barcelone résonnent aux cris de l’unité
Les rues de Barcelone ont été envahies, dimanche matin, par des dizaines de milliers de personnes venues manifester et crier haut et fort en faveur de l’unité de l’Espagne, une semaine après le référendum sur l’indépendance de la Catalogne (nord-est), jugé illégal par Madrid.
Brandissant des drapeaux espagnols et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire, entre autres, « La Catalogne, c’est l’Espagne » et « Ensemble nous sommes plus forts« , des milliers de manifestants se sont rassemblés bien avant l’heure prévue du départ du cortège, dans le centre de la ville, à l’appel de Société civile catalane (SCC), une organisation anti-indépendantiste qui dit représenter la « majorité silencieuse » des habitants de la Catalogne.
Ils ont répondu présents à ce rassemblement soutenu par plusieurs partis politiques anti-indépendance et plusieurs personnalités, comme l’écrivain Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature, de nationalité péruvienne et espagnole, qui a qualifié l’indépendantisme catalan de « maladie ».
Samedi déjà, des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté à Barcelone, Madrid et dans une cinquantaine d’autres villes d’Espagne pour défendre l’unité du pays ou réclamer l’ouverture d’un dialogue pour désamorcer la crise.
Le président de l’exécutif autonome catalan, Carles Puigdemont, doit prendre la parole mardi devant le Parlement régional où il pourrait proclamer unilatéralement l’indépendance de la Catalogne en s’appuyant sur les résultats du référendum du 1er octobre, suspendu par la Cour constitutionnelle.
Dans un entretien publié dimanche par le quotidien El Pais, le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a indiqué que Madrid pourrait utiliser les pouvoirs que lui confère la Constitution pour suspendre l’autonomie de la région et l’empêcher de se séparer de l’Espagne.
« Je n’exclus absolument rien qui soit dans le cadre de la loi« , dit-il en réponse à une question sur une activation de l’article 155 de la Constitution, qui lui permettrait de suspendre les compétences du gouvernement régional et d’organiser de nouvelles élections locales.
« Idéalement, il ne devrait pas être nécessaire de mettre en oeuvre des solutions drastiques, mais pour que cela ne se produise pas, les choses vont devoir changer« , ajoute-t-il.
Le chef du gouvernement a exclu en revanche un recours à la médiation d’une tierce partie pour résoudre la crise catalane. « Nous allons empêcher l’indépendance de se produire. C’est pourquoi je peux vous dire avec une franchise absolue que cela n’arrivera pas« , a-t-il martelé.