France: hausse inquiétante des violences envers les médecins
Les violences à l’égard des médecins en France ont augmenté de 23% en 2022, par rapport à 2021, selon un rapport de l’Observatoire de la sécurité des médecins, publié mardi, au lendemain de l’agression mortelle à l’arme blanche d’une infirmière au CHU de Reims.
En 2022, 1.244 incidents ont été recensés, contre 1.009 en 2021, des chiffres «jamais atteints durant ces vingt dernières années», selon ce rapport relayé par les médias de l’hexagone, notamment « Le Figaro ».
À titre de comparaison, seulement 638 incidents avaient été enregistrés en 2003 et plus de la majorité des agressions se déroule en centre-ville (56%), contre 21% en milieu rural et 19% en banlieue.
Les médecins généralistes sont en première ligne face à ce danger, représentant 71% des victimes de violences physiques et d’incidents (vols d’ordonnances ou de carte professionnelle), suivis par les psychiatres, les cardiologues et les gynécologues qui sont également victimes de reproches sur la prise en charge médicale, mais aussi en cas de refus de prescription médicamenteuse ou d’arrêt de travail, de falsification de documents ou de vols.
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«Ce drame nous rappelle l’importance d’une prise en compte de ces agressions, dans une société de plus en plus violente», explique au Figaro Jean-Jacques Avrane, conseiller national de l’Ordre des médecins et coordinateur de l’Observatoire sur la sécurité des médecins.
Si le rapport de l’Observatoire s’intéresse uniquement aux médecins, il «illustre la violence qu’on peut retrouver partout envers l’ensemble des professionnels de santé. Il n’y a pas de barrière entre les médecins et les infirmières», précise-t-il, cité par le quotidien.
Selon le ministère de la Santé, 37% des professionnels de santé hospitaliers disent subir régulièrement des agressions physiques, relève le Figaro.
Pour le président du conseil départemental de l’Ordre de Paris, cette violence est le résultat «d’une contestation de l’autorité des médecins».
Pour lutter contre les agressions, Jean-Jacques Avrane assure que des «référents sont mobilisés dans chaque département» pour accompagner les médecins dans leurs procédures judiciaires, «certains se portent même partie civile». À cela s’ajoute la création d’un «protocole sécurité» qui établit un «accès direct avec les forces de l’ordre» et leur permet de réaliser des «visites de prévention pour déceler les failles dans la sécurité».
Avec MAP