A un an des JO de Paris, les polémiques flambent
A un an des Jeux Olympiques Paris2024 (26 juillet-11 août), les incertitudes entourant l’organisation de cette grand-messe planétaire se multiplient. Les polémiques et contretemps de tout genre qui secouent les préparatifs suscitent inquiétudes et interrogations sur la capacité du pays à honorer ses engagements vis-à-vis du Comité international olympique (CIO) et à répondre aux attentes de millions de férus de sport à travers le monde.
Problèmes de sécurité, climat social morose dans le sillage des mobilisations contre la réforme des retraites, travailleurs sans papiers sur les chantiers des JO, retards de livraison des structures, démission de la présidente de la présidente du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), ou encore le transfert de sans-abri de Paris vers les régions, sont autant de sujets qui inquiètent sportifs, classe politique et observateurs dans le pays et ailleurs, portant un coup dur à l’image de la France, déjà entamée après l’organisation chaotique de la finale de la Champions League 2022 entre le Real Madrid et Liverpool au Stade de France, et les débordements ayant marqué ce match.
Déjà en mars dernier, un rapport de la commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée nationale alertait sur les problèmes de sécurité en prévision de ces jeux, pointant un « déficit capacitaire inquiétant » de la filière de la sécurité privée, alors que le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques aurait besoin de 22.000 à 33.000 agents de sécurité privée.
« Les pouvoirs publics et la région Île-de-France ont pris des mesures visant à accroître l’attractivité de la profession, mais elles se sont révélées trop tardives pour que l’on puisse espérer que la filière soit en mesure de fournir les personnels nécessaires pendant les Jeux« , selon un rapport de la Cour des comptes. Un autre document de l’institution, publié début janvier, appelait à une “vigilance extrême” et pressait de finaliser au 1er semestre 2023 le plan global de sécurité des Jeux, pour stabiliser les besoins de sécurité privée, dont le déficit des moyens est “probable” et pour planifier l’emploi des forces de sécurité intérieure.
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La Cour des comptes vient de revenir à la charge, tirant la sonnette d’alarme sur les « multiples incertitudes et risques qui demeurent« , en particulier sur les dépenses prévues par le Comité d’organisation.
« Si le niveau de ressources retenu paraît plausible, des incertitudes substantielles subsistent, notamment pour les partenariats domestiques« , c’est-à-dire la signature avec des sponsors, notent les auditeurs.
Outre les retards relatifs aux dates de livraisons des structures accueillant cette manifestation, un autre scandale est venu donner un coup dur à l’image de la France, après que des rapports ont révélé la présence d’une centaine de cas de sans-papiers sur le chantier du village olympique et l’existence d’un réseau de sociétés douteuses, dont les ramifications vont bien au-delà des sites des JO, où les travailleurs “clandestins” occupent les postes les plus accidentogènes et y sont “surexploités« .
Ces derniers jours, une autre polémique a fait couler beaucoup d’encre, après que le gouvernement a demandé aux préfets de créer des « sas d’accueil temporaires régionaux » dans l’ensemble des régions, à l’exception des Hauts-de-France et de la Corse, pour y placer des milliers de sans-abri, principalement des migrants, pour « désengorger les centres d’hébergement » d’Île-de-France, suscitant, encore une fois, inquiétudes et indignation notamment des association de défense des droits de l’homme et d’aide aux migrants.
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le 25 mai, la présidente du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), Brigitte Henriques, a présenté sa démission de son poste, sur fond de vives tensions autour de plusieurs dossiers, notamment entre elle et son prédécesseur Denis Masseglia. Une démission qualifiée par certains médias comme “un coup de tonnerre au sommet du sport français”, à un peu plus d’un an du début des jeux olympiques.
Sur un autre chantier et pas des moindres, à savoir les transports, dont certains projets accusent eux aussi des retards, l’Institut Montaigne, un centre de réflexion sur les politiques publiques en France, a estimé que « les solutions annoncées ne paraissent ni suffisantes, ni opérationnellement faisables« .
Avec MAP