Le Maroc peut mener la réforme de la flexibilité du dirham “en douceur”
L’économie marocaine est dans une « position de force » pour engager la réforme de la flexibilité du dirham « en douceur », a souligné le chef de la mission du Fonds monétaire international (FMI) au Maroc, Nicolas Blancher .
« Contrairement à beaucoup de pays émergents dans l’histoire économique récente, le Maroc n’est pas amené à effectuer cette réforme sous la pression », a fait savoir M. Blancher dans un entretien au quotidien « L’Economiste » publié lundi.
Le Royaume peut se permettre de mettre en oeuvre cette réforme de « manière graduelle et ordonnée » dans le cadre de la vision de long terme que les autorités ont de l’intégration du Maroc dans l’économie mondiale, a-t-il indiqué, ajoutant qu’il n’y a pas d’urgence et que le pays en tirera des bénéfices pour sa stabilité et sa croissance économique future.
Pour M. Blancher, également conseiller au département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, cette réforme est « une décision historique et souveraine » prise par les autorités marocaines.
Il ressort des analyses approfondies du risque de change dans les différents compartiments de l’économie réalisées avec les autorités, que l’économie marocaine pourrait « absorber sans difficultés majeures des fluctuations accrues du niveau du dirham », a-t-il estimé, notant que le FMI ne prévoit pas de fluctuations, compte tenu de l’approche graduelle que les autorités marocaines comptent adopter pour la transition du régime de change.
Concernant la compétitivité du dirham, le responsable du FMI a souligné qu’« il n’y a pas de problème significatif de compétitivité » , relevant que les analyses montrent que « le dirham n’est pas éloigné de son niveau d’équilibre estimé ».
« Nous observons également un processus sain de diversification de l’économie ces dernières années, en particulier un fort dynamisme des nouveaux secteurs industriels exportateurs », a-t-il dit.
Les importants progrès réalisés au cours des dernières années ont accru la résilience de l’économie marocaine. Néanmoins du chemin reste à parcourir en raison des défis existants, à la fois sur le plan domestique qu’au niveau externe, a-t-il fait noter.