L’Afrique défie les pronostics pour devenir la deuxième région du monde à la croissance la plus rapide (président de la BAD)
Les pays africains continuent d’enregistrer une croissance économique plus rapide que la moyenne mondiale de 3 %, faisant preuve de résilience face à plusieurs défis, dont le changement climatique, les tensions géopolitiques, la hausse de l’inflation, l’insécurité alimentaire et l’augmentation de la dette, a indiqué le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina.
«Selon les prévisions, l’Afrique comptera onze des vingt économies à la croissance la plus rapide au monde en 2024», a-t-il précisé, ajoutant que «quinze pays africains ont enregistré une croissance de leur production de plus de 5 %».
M. Adesina s’exprimait jeudi à Abidjan lors du déjeuner annuel offert par la Banque aux ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques ainsi qu’aux représentants d’organisations internationales.
La semaine dernière, lors du Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, a rappelé M. Adesina, la BAD a lancé son rapport sur les Performances et perspectives macroéconomiques en Afrique 2024, faisant remarquer que ce rapport montre que l’Afrique devrait rester la région du monde où la croissance est la plus rapide, après l’Asie, dépassant la moyenne mondiale de 3 % enregistrée en 2023.
«Tout le travail de la Banque africaine de développement consiste à aider les pays à renforcer leur résilience, que ce soit face aux chocs économiques externes, aux chocs climatiques ou aux variations des taux d’intérêt mondiaux qui ont continué de faire pression sur les capacités de service de la dette et sur la dépréciation des devises, faisant grimper l’inflation», a-t-il déclaré.
La Banque a repris les déjeuners diplomatiques après près de cinq ans d’interruption en raison de la pandémie de Covid-19. Il s’agissait ainsi du premier déjeuner diplomatique depuis 2019, le dernier ayant eu lieu quelques mois avant que les actionnaires de la Banque ne conviennent collectivement d’une augmentation significative de 150 % du capital de l’institution, le faisant passer de 93 milliards de dollars à 208 milliards de dollars, soit la plus importante augmentation de capital dans l’histoire de la Banque créée en 1964.
En outre, a ajouté M. Adesina, la 16e reconstitution des ressources du Fonds africain de développement a bénéficié d’un montant record de 8,9 milliards de dollars de contributions des pays donateurs, soit la reconstitution la plus importante de l’histoire du Fonds depuis sa création en 1973.
Le Fonds africain de développement sera en mesure de faire encore plus, grâce à l’autorisation donnée au Fonds par les gouverneurs du Groupe de la Banque d’utiliser ses capitaux propres pour lever des fonds sur les marchés de capitaux.
«Cette décision historique, prise par nos gouverneurs lors des Assemblées annuelles 2023, tenues à Charm el-Cheikh, en Egypte, permettra au Fonds africain de développement de lever 27 milliards de dollars supplémentaires pour accroître l’aide au développement économique des 37 pays à faible revenu», a-t-il souligné.
Présentant aux diplomates les innovations financières du Groupe de la Banque, M. Adesina a souligné qu’il y a quelques semaines à peine, la Banque a lancé la toute première émission de capital hybride sur le marché des capitaux, une première mondiale pour une banque multilatérale de développement.
Selon lui, l’émission de capital hybride de 750 millions de dollars, sursouscrite à hauteur de six milliards de dollars, est une référence au niveau mondial.
Avec MAP