Maroc-Chine: Vers le développement d’un partenariat stratégique dans le domaine d’aquaculture
Le développement d’un partenariat stratégique dans le domaine d’aquaculture a été, lundi à Rabat, au centre d’une rencontre sino-marocaine, s’inscrivant pleinement dans la nouvelle ère de coopération qui s’est désormais ouverte entre Rabat et Pékin pour renforcer leurs partenariats dans les secteurs économiques.
Cette rencontre de haut niveau avec la délégation chinoise de la province de Shandong, conduite par le directeur adjoint du bureau de la pêche maritime de la province Shandong et composée du doyen du centre de recherche maritime de Shandong et d’experts du centre de recherche ingénierie marine de Shandong, pose les premiers jalons d’une coopération institutionnelle qui se traduira par l’encouragement des partenariats privés de ce secteur, la création d’un cadre de coopération et l’identification d’intérêts communs entre l’industrie de l’aquaculture de Shandong et les priorités de la filière aquacole nationale.
S’exprimant à cette occasion, la secrétaire d’Etat chargée de la pêche maritime, Mbarka Bouaida a souligné que le développement de l’aquaculture, un secteur porteur de croissance et un projet structurant de l’économie marocaine, est un axe de développement durable dans lequel s’inscrit le Maroc, d’économie bleue prônait par la COP22 et de sécurité alimentaire qui pourrait servir le Maroc et l’Afrique.
Le secteur de l’aquaculture marine étant hissé au premier rang des projets prioritaires de la stratégie Halieutis, lancée par SM le Roi Mohammed VI en 2009, fera l’objet de discussions lors de cette rencontre d’échanges et de concertation entre les spécialistes des deux pays afin de sceller les passerelles pour une coopération fructueuse et relever les défis du développement d’une aquaculture durable, a-t-elle affirmé.
La Chine est un pays leader au niveau international en matière aquaculture, a-t-elle souligné, notant que la province de Shandong, qui représente une certaine similarité avec le Maroc au niveau de la longueur des côtés, a développé un savoir-faire extraordinaire en matière d’aquaculture, avec une production importante qui dépasse les 5 millions de tonnes/an.
« Nous souhaitons partager avec la délégation chinoise son savoir faire en la matière et sa vision qui peut servir de point d’ancrage multidimensionnel au secteur de l’aquaculture national », a-t-elle relevé, faisant savoir que le Maroc ambitionne d’atteindre une production de 200.000 tonnes à l’horizon de 2020.
Cette rencontre témoigne de la solidité des relations historiques unissant les deux pays et qui se sont renforcées davantage avec la visite de SM le Roi Mohammed VI en 2016 en Chine avec la signature d’un partenariat stratégique, a-t-elle rappelé, ajoutant que le réalisation au Maroc par le groupe chinois « BYD Auto Industry » d’un écosystème de transport électrique et la signature du protocole d’accord y afférent est une preuve des relations exemplaires unissant les deux pays et de la volonté des deux parties de développer le volet économique.
De son côté, le directeur adjoint du bureau de la pêche maritime de la province Shandong a mis en avant la profondeur des relations politiques et diplomatiques unissant les deux pays, notant que le Maroc a depuis toujours été considéré comme un partenaire stratégique dans la région.
Cette visite permettra de s’informer sur l’expérience marocaine dans le domaine d’aquaculture afin de concevoir un cadre de partenariat, a-t-il expliqué, soulignant que la province de Shandong est en tête de classement en Chine en la matière grâce à son modèle aquacole et aux ressources halieutiques variées et très riches.
La province de Shandong accorde une importance particulière à la recherche pour promouvoir les produits aquacoles, elle est dotée de plus de 60 organismes de recherches, de 130 centres de recherches et laboratoires et de 60 unités d’élevage développées, a-t-il indiqué, précisant qu’une bonne partie de la recherche est consacrée à l’étude de nouvelles espèces.
La mise en place de centres d’observation maritimes et l’utilisation des nouvelles technologies ont joué également un rôle important dans le développement de ce secteur, a-t-il noté, ajoutant que la promotion de ce domaine respecte la création d’un eco-système cohérent.
Initiée par l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA), cette rencontre a été l’occasion d’examiner les potentialités, les moyens, les techniques et les stratégies mise en place par les deux parties afin de promouvoir l’aquaculture. Ainsi, le modèle de la filière aquacole de la province Shandong, confronté à la stratégie nationale de développement de l’aquaculture ont été les principaux ingrédients d’échanges pour concevoir un cadre de partenariat devant à terme se traduire par la consolidation de ce secteur stratégique pour la sécurité alimentaire.
L’ANDA, qui fait partie des concrétisations phares de la stratégie halieutis dans son axe durabilité, est une illustration de la volonté du Maroc de promouvoir ce secteur. Elle a pour mission de participer à la mise en oeuvre de la politique du gouvernement en matière d’aquaculture, proposer des plans d’actions spécifiques et promouvoir des activités d’aquaculture et développer des échanges y afférent tant à l’export qu’au niveau du marché national.