Sports de glisse: Essaouira, un spot polyvalent aux potentialités majeures et une notoriété à l’international
Riche de son positionnement stratégique sur la rive atlantique et à proximité de deux destinations touristiques phares du Royaume (Marrakech et Agadir), et de son littoral long de plus de 150 km, Essaouira a la particularité d’offrir un spot polyvalent et idéal pour la pratique des sports de glisse, aux potentialités majeures et une notoriété à l’international à ne plus démontrer.
Grâce à sa mer calme à peu agitée, ses brises thermiques idoines, ses alizés modérés à forts mais « constants » tout au long de l’année, Essaouira a su garantir, depuis plusieurs décennies, grâce à sa grande Baie et sans rochers, et les spots de Moulay Bouzerktoun et de Sidi Kaouki qu’offre son arrière-pays, un développement durable de ces sports. Ces atouts permettent aussi bien aux curieux comme aux débutants de s’initier à ces sports de la manière la plus sûre, tout en offrant aux chevronnés les plus rodés dans la montée des vagues, l’opportunité de pousser leurs challenges à l’extrême, sans le moindre obstacle.
Et ce n’est pas un hasard si ces sports, dont certains dits de nouvelle génération : kitesurf, windsurf, le kayak, Paddle, body bord, se sont développés de manière remarquable à Essaouira. Un développement pour lequel plusieurs clubs locaux tels que ‘’Essaouira Spirit Watersports Center’’, ou encore ‘’Royal Club des planches à voile’’, ont joué un rôle de taille en termes d’initiation et d’encadrement technique, aussi bien des jeunes souiris que des amateurs étrangers.
Ces clubs ont aussi investi lourdement pour se doter d’équipements et de matériels de qualité afin d’être à la hauteur des attentes et aspirations d’une communauté de professionnels étrangers et marocains de ces sports, de plus en plus large et exigeante, celle qui opte pour Essaouira pour la pratique de ces sports.
Approché par la MAP, Tarik Othmani, président d’Essaouira Spirit Watersports Center, a fait savoir que l’existence d’une infrastructure adéquate, encourage plusieurs kitesurfeurs, windsurfeurs et autres parmi des professionnels de renommée internationale, à choisir chaque année Essaouira pour mener à bien leurs concentrations et leurs entraînements.
« L’histoire d’Essaouira avec les sports de glisse ne date pas d’aujourd’hui et la renommée de la cité des Alizés est liée au fait que le plus ancien sport de glisse pratiqué à cette époque, a été la planche à voile’’, a expliqué Othmani, citant à titre d’exemple la tenue d’un grand championnat de Windsurf « Trilogie de Windsurf » en 1997 au spot de Moulay Bouzerktoun, avec la participation de grosses pointures mondiales de cette discipline, ce qui a largement contribué au rayonnement de ce site.
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Essaouira a également abrité la toute première étape de la Coupe du Monde de Kitesurf en 1998, un choix qui a été fait par Bruno Legainoux, l’inventeur de cette discipline en personne qui avait l’habitude de se rendre à Essaouira, et depuis une étape du tour mondial de cette discipline fut organisée, annuellement, sur la plage et ce, de 2006 à 2010, a rappelé M. Othmani.
Aussi, faut-il le souligner, la promotion de ces sports fait vivre beaucoup de familles locales, d’autant plus que plusieurs champions souiris ont brillamment escaladé les marches des grands podiums lors d’événements sportifs mondiaux, à l’instar de Boujemâa Guilloul, le prodige du spot de Moulay Bouzerktoun (20 km au nord d’Essaouira), détenteur du record mondial avec le saut le plus haut de 20m depuis 2012 et ce, aux côtés d’autres performances remarquables, ou encore Soufiane Hamaïni, un autre souiri, qui dispose à son actif, de plusieurs titres mondiaux.
Cet élan de promotion des sports de glisse à Essaouira s’est poursuivi ces dernières années, avec l’organisation de plusieurs manifestations, dont la dernière a été le festival des « Océanes », dédié à la culture surf, qui a soufflé sa seconde bougie du 11 au 18 avril dernier.
Essaouira a eu, aussi, le grand privilège d’accueillir du 27 mars au 7 avril derniers, la Coupe du Monde de Windsurf PWA (Professional Windsurfers Association), un événement placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Il s’agit d’une avant-première en Afrique et au Maroc, avec la participation d’une centaine de riders en provenance des quatre coins du globe.
« Au début, si la communauté des Windsurfeurs était limitée au niveau d’Essaouira en raison des difficultés d’accès aux équipements si couteux, actuellement, on assiste à un engouement remarquable pour ce sport de la part de jeunes souiris motivés et déterminés à devenir des champions de demain », s’est félicité Boujemaâ Guilloul, mettant en avant les atouts d’Essaouira comme destination idéale pour l’apprentissage voire même le perfectionnement dans la pratique des sports de glisse.
« Un intérêt particulier doit être accordé au développement des infrastructures au niveau des spots de Moulay Bouzerktoun et de Sidi Kaouki pour la promotion de ces sports notamment, dans le volet lié à la sécurité, ou encore pour la concentration des athlètes dans de meilleures conditions, en leur offrant un accueil et un hébergement exemplaires« , a estimé Guilloul, insistant sur la nécessité de s’inspirer des expériences réussies dans ce domaine, sachant qu’Essaouira dispose de conditions climatiques diversifiées et d’atouts favorables à même de fidéliser ces sportifs par rapport à la destination.
Et de poursuivre que le tourisme sportif offre des opportunités énormes pour le développement et la promotion d’Essaouira et ses alentours, en tant que haut lieu de dépaysement, de détente et de villégiature, estimant indispensable de faire montre d’innovation pour réussir à drainer davantage d’investissements et mieux les orienter vers ce créneau créateur de richesses et de développement.
Pour sa part, Karim Alouafa, directeur du Royal Club des planches à voile s’est attardé sur le rôle joué par l’école relevant de ce Centre dans sa forme actuelle, après le partenariat établi avec l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) depuis 2008, pour la promotion des sports de glisse à Essaouira et leur vulgarisation auprès de larges couches de la population locale, notamment les jeunes souiris issus de milieux défavorisés.
Et d’ajouter que cette école, l’unique au niveau de la province, a ouvert de nouveaux horizons pour les pratiquants souiris, après que ces sports ont été par le passé réservés à une communauté de pratiquants étrangers parmi la classe aisée, qui choisissaient Essaouira pour relancer leur défi et franchir les grandes vagues de l’océan.
Après avoir passé en revue une série de prestations offertes par cette Ecole aux adhérents, dont le nombre s’élève actuellement à quelque 60 personnes de différents âges (6 à 35 ans) notamment dans le domaine de l’initiation et de l’encadrement technique, El Ouafa a relevé que dans le cadre de sa démarche et conformément à la philosophie, à l’esprit et aux objectifs de l’INDH, le Royal Club a conclu, le 12 mai dernier, trois conventions de partenariat avec les associations »Essaouira-Darna », »Btissama » et »la Maison de l’Etudiant » pour l’initiation des enfants en situation précaire aux sports de glisse.
Les sports de glisse augurent d’un avenir prometteur pour la cité des alizés, d’où tout l’intérêt à veiller à les développer davantage dans le cadre d’une approche intégrée impliquant l’ensemble des acteurs concernés. La finalité serait donc de permettre à la ville d’Essaouira, riche de son legs patrimonial, et ses alentours de diversifier son offre touristique et de consolider davantage sa position sur l’échiquier des spots mondiaux les plus attractifs pour la pratique des sports nautiques.