Quand les chasseurs de têtes de l’ailleurs nous dérobent nos cerveaux
Dossier du mois
Walid Cherqaoui, chargé de communication et membre du bureau de l’association Relais Prison-Société, et étudiant à Toulouse Business School et l’université de Strasbourg
Es-tu prêt à quitter le Maroc ?
J’ai quitté le Maroc, il y a précisément un an, pas pour un poste, mais pour mes études. Parce que, rappelons-le, le système éducatif marocain laisse à désirer.
Je porte deux casquettes : celle de l’étudiant en école de commerce et en sociologie, et celle du militant. Car, croyant que l’engagement est un devoir aussi bien patriotique que moral, un militant embrassera les nobles causes des différents lieux où il se trouvera tout au long de sa vie. Mais demeure tout de même cet attachement indéfectible au pays que rien ni personne ne pourrait rompre.
Je suis donc rentré au pays quatre fois, cette année. Pas spécialement pour me retrouver avec ma famille, mais pour honorer mon engagement associatif.
Par ailleurs, dans la cadre de mes études, j’ai préféré effectuer un stage non rémunéré de trois mois au Maroc plutôt qu’un stage rémunéré en France, en vue d’être au plus près des associations dans lesquelles j’oeuvre dans mon pays.
En somme, des va-et-vient entre le reste du monde et le Maroc s’imposent à moi, mais dans quelques années, je finirai par rentrer définitivement au bercail. Car, pour quelqu’un qui a comme mentor la grande écrivaine et militante Fatna El Bouih, on ne peut qu’aimer son pays, malgré ses moult pierres d’achoppement, et trimer pour un Maroc meilleur, quitte à rejeter les belles opportunités étrangères qui se présentent.