À Casablanca, GEA dévoile sa feuille de route pour 2030
Acteur mondial des technologies industrielles, GEA affirme sa volonté d’intensifier sa présence au Maroc à travers un partenariat stratégique alliant innovation, durabilité et transfert de savoir-faire. Lors d’un événement organisé mercredi 16 avril 2025 à Casablanca, les dirigeants de GEA France & Maghreb ont présenté leur vision 2030, en parfaite synergie avec celle du Royaume, marquant une nouvelle étape dans une collaboration industrielle construite sur la confiance.
Fort d’une histoire de plus de 145 ans, GEA, géant mondial des technologies de procédés industriels, consolide aujourd’hui un partenariat stratégique avec le Maroc, alliant héritage, innovation et développement durable. Lors de l’événement, les responsables de GEA France & Maghreb ont exposé leur vision 2030 en synergie avec celle du Royaume, affirmant leur engagement pour une collaboration industrielle de long terme. Maroc Diplomatique y était.
Bruno Mehlman, président de GEA France & Maghreb, a ouvert la rencontre en rappelant les racines profondes qui lient GEA au Maroc : « Notre histoire avec le Maroc a commencé en 1967, avec l’installation du premier évaporateur pour une entreprise marocaine aujourd’hui connue sous le nom d’Extraler ».
Ce premier jalon, posé il y a plus de 50 ans, a été suivi par d’autres réalisations majeures, notamment l’installation d’une unité de traitement de soude caustique en 1972. « Nous avons presque un demi-siècle d’héritage ici. C’est une relation construite dans la durée, et qui continue à se renforcer », souligne Mehlman.
Le dialogue stratégique entre GEA et le Maroc prend une dimension nouvelle à l’horizon 2030. Pour Xavier Al Haddad, directeur général Stratégie et Finance de GEA France & Maghreb, « le Maroc n’est pas seulement un marché pour nous, c’est un partenaire d’avenir. Nous sommes là pour construire des relations durables basées sur la confiance ».
Les ambitions marocaines et celles de GEA convergent autour de la durabilité, de l’innovation technologique et de la transition énergétique. « Chez GEA, notre mission ‘Engineering for a Better World’ n’est pas juste un slogan. Nous proposons concrètement des solutions pour réduire les émissions de CO₂, optimiser la consommation énergétique, tout en augmentant la performance industrielle et opérationnelle », déclare Al Haddad à Maroc Diplomatique.
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Un environnement marocain propice à l’investissement
Le Maroc séduit GEA par son dynamisme économique, son capital humain et son orientation stratégique. « J’ai immédiatement vu le potentiel d’investissement », affirme Bruno Mehlman. « Il y a ici de bonnes universités, des ingénieurs compétents, et un tissu industriel en plein essor ».
GEA ne se contente pas d’exporter ses technologies. L’entreprise envisage désormais d’investir localement, en formation, en transfert de compétences et en innovation. « Nous sommes prêts à investir du temps, des ressources et de l’énergie pour accompagner la transformation industrielle du Maroc », confie Xavier Al Haddad.
Dans un contexte où la gestion des ressources en eau devient un enjeu majeur, notamment en Afrique du Nord, GEA mise sur l’innovation pour proposer des solutions efficaces. « Notre objectif, à court terme, est que nos équipements n’aient plus besoin d’eau pour fonctionner. On pourra recycler l’eau utilisée grâce à des procédés de filtration ou d’optimisation des cycles », précise Mehlman. De plus, GEA consacre 40 % de son chiffre d’affaires à la recherche et au développement, ce qui en fait l’un des groupes industriels les plus investis dans l’innovation durable. Cette stratégie a été saluée par la certification Platinum d’Ecovadis, qui classe GEA parmi le 1 % des entreprises mondiales les plus performantes en matière de durabilité.
Aujourd’hui, GEA compte 400 collaborateurs dans la zone France-Maghreb, avec un siège basé à Montigny-lès-Cormeilles, près de Paris. La zone couvre également l’Espagne, l’Italie, l’Afrique et le Moyen-Orient. « Nous réalisons environ 200 millions d’euros de chiffre d’affaires, et notre objectif est de doubler cette activité d’ici 2030 », annonce Mehlman.
GEA est notamment connue pour ses équipements de robotisation dans la traite de vaches, mais aussi pour ses lignes complètes de transformation du lait, de la production de fromages, de soupes infantiles, et bien d’autres produits alimentaires. « La technique, on l’aime », affirme Mehlman, lui-même ingénieur. « La majorité de mes forces vives sont des ingénieurs. C’est ce qui nous distingue ».
Maroc-France : des écosystèmes industriels qui convergent
Dans son intervention pour Maroc Diplomatique, Xavier Al Haddad revient sur l’excellence de la relation bilatérale : « Les échanges commerciaux entre la France et le Maroc dépassent le milliard d’euros. La France est le premier investisseur étranger au Maroc, et le Maroc est le principal partenaire commercial de la France en Afrique ». Mais pour GEA, cette relation va au-delà des chiffres. « Ce sont deux écosystèmes industriels qui collaborent, partagent leur savoir-faire et créent ensemble de la valeur ajoutée », explique Al Haddad. Il insiste sur le fait que cette complémentarité peut constituer un levier puissant pour faire du Maroc une plateforme régionale industrielle et technologique.
Le message de GEA est clair : il ne s’agit pas d’un simple déploiement commercial, mais d’un engagement stratégique. Un partenariat ancré dans l’histoire, nourri par une vision commune et renforcé par des valeurs partagées. « Nous ne sommes pas ici pour vendre des machines, mais pour co-construire un avenir plus durable », conclut Bruno Mehlman à Maroc Diplomatique. « Et cela passe par la confiance, la proximité et l’engagement à long terme ».