A l’ONU, le fossé se creuse entre Washington et ses partenaires

La décision de Donald Trump de ne pas reconnaître que l’Iran applique l’accord nucléaire de 2015 devrait singulièrement compliquer les relations au Conseil de sécurité de l’ONU sur différents dossiers, de la Corée du Nord à la Syrie.

« L’accord est mort« , tranche un diplomate sous anonymat. Selon lui, le renvoi de la balle par le président américain à son Congrès fragilise trop ce document de plusieurs dizaines de pages détaillées, validé par une résolution de l’ONU, pour lui faire tenir la route sur la durée. Conclu après une dizaine d’années d’âpres discussions, il vise à encadrer les activités nucléaires iraniennes pour empêcher Téhéran d’acquérir l’arme atomique. L’accord international est contrôlé par l’agence onusienne chargée du nucléaire (AIEA) qui assure que Téhéran tient ses engagements, contrairement aux affirmations de Donald Trump.

Signataires, Paris, Berlin et Londres ont réaffirmé unanimement leur volonté d’appliquer l’accord. Plus virulente, la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a contredit le président américain en assurant qu’il n’avait pas le pouvoir d’y mettre fin seul et « à tout moment« , comme il l’a affirmé. Après les décisions de quitter l’Accord de Paris sur le climat et l’Unesco, ces propos illustrent un fossé qui se creuse entre Washington et ses plus proches alliés européens, incapables d’inverser la décision américaine sur l’Iran malgré de multiples échanges depuis plus d’un mois.

« Cette décision va sévèrement compliquer la diplomatie au Conseil de sécurité sur de multiples sujets », prédit Richard Gowan, expert de l’European council on foreign relations. « Trump s’est montré méprisant à l’égard de ses principaux alliés au Conseil, le Royaume-Uni et la France, en ignorant leurs vues sur l’Iran. A l’ONU, la Chine et la Russie vont essayer de souligner l’isolement des Etats-Unis« . « Tout cela arrange bien les Russes et les Chinois qui s’engouffrent dans le vide laissé par les Américains« , abonde Alexandra Novosseloff de l’International Peace Institute.

AFP

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