A travers le monde, les fortes chaleurs désormais un problème incontournable de santé publique

La canicule et les fortes chaleurs constituent désormais un problème incontournable de santé publique à travers le monde, exacerbé dans le contexte des changements climatiques, alertent les scientifiques. Plus de 356 000 personnes sont mortes de causes liées à la chaleur extrême dans seulement neuf pays en 2019, un nombre non seulement qui peut être évité mais qui devrait augmenter à mesure de la hausse des températures dans le monde, selon deux nouvelles études publiées jeudi par la revue spécialisée « The Lancet« .

Bien qu’il soit connu que le stress thermique peut entraîner des accidents vasculaires cérébraux, des lésions organiques et cérébrales, les études de l’Université de Washington ont révélé qu’il provoque également une multitude de morbidités spécifiques, notamment différents types de maladies cardiaques, le diabète, ainsi que des maladies rénales et pulmonaires obstructives chroniques. Les décès liés à la chaleur ont augmenté de 74 % entre 1980 et 2016, révélant que les régions les plus chaudes du monde souffrent très probablement d’une augmentation de la mortalité due à la chaleur extrême, selon l’une des études dont les conclusions ont été reprises par le site d’information Axios. Environ 1,3 million de personnes sont également décédées du froid, soit une augmentation de 31 % depuis 1990.

L’une des études a analysé environ 65 millions de décès dans neuf pays, couvrant 95% de intervalle de température mondiale habitée et 29% de la population mondiale.

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« Dans la plupart des régions, les températures froides ont un impact plus important sur la santé, cependant, notre analyse révèle que les effets nocifs de la chaleur extrême peuvent dépasser de loin ceux causés par le froid dans les endroits où il fait déjà chaud, comme l’Asie du sud, le Moyen-Orient et de nombreuses régions d’Afrique« , a déclaré Katrin Burkart, co-auteur de l’étude de l’Institute of Health Metrics and Evaluation de l’Université de Washington, dans un communiqué.

Les hospitalisations et les consultations aux urgences ont tendance à augmenter pendant les vagues de chaleur, ainsi que les problèmes de santé mentale, les issues défavorables de la grossesse et de l’accouchement et l’augmentation des coûts des soins de santé.

Les personnes âgées et autres personnes vulnérables isolées ou ayant une mobilité réduite sont également plus susceptibles de subir les effets de la chaleur accablante sur leur santé. Les épisodes de chaleur extrême sont de plus en plus fréquents, graves et durent plus longtemps dans le monde, selon les récentes études qui montrent que cette situation est liée au changement climatique d’origine humaine.

Le réchauffement des températures exacerbe d’autres défis environnementaux tels que les concentrations d’ozone troposphérique, les incendies de forêt et la croissance rapide de la population urbaine, selon l’étude. Aux Etats-Unis, l’agence de contrôle des maladie a déjà recensé plus de 3.500 décès jusqu’à présent cette année en raison de la chaleur.

Cet été, au moins 600 décès supplémentaires ont été signalés dans la région du nord-ouest du Pacifique des États-Unis en raison d’une vague de chaleur sans précédent fin juin et début juillet, relèvent les auteurs des deux études.

Selon le dernier rapport très attendu du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le changement climatique est généralisé, s’accélère et s’intensifie, aussi certains de ces impacts sont désormais irréversibles, du moins à l’heure actuelle. Le changement climatique induit par l’homme affecte déjà de nombreux phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes dans toutes les régions du monde. Les scientifiques observent également des changements dans l’ensemble du système climatique de la Terre: dans l’atmosphère, dans les océans, sur la banquise et sur les continents.

Nombre de ces changements sont sans précédent et certains sont déjà en cours, tandis que d’autres – comme l’élévation continue du niveau de la mer – sont déjà « irréversibles » pour des siècles, voire des millénaires, à venir, prévient le rapport.

( Avec MAP )

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