À Versailles, Macron s’engage à se réformer pour éviter le destin de Louis XVI

Le président Emmanuel Macron a déclaré lundi à des dizaines de dirigeants parmi les plus puissants du monde qu’il ne suivrait pas la voie tracée par la royauté française et continuerait à réformer l’économie française malgré une révolte populaire parfois violente.

Pour la deuxième année consécutive, Macron a accueilli des personnalités telles que la directrice générale de Microsoft, Satya Nadella, Evan Spiegel de Snapchat et Jamie Dimon, président-directeur général de JPMorgan, lors d’un dîner pré-Davos à Versailles.

Exactement 226 ans après la décapitation de Louis XVI, qui n’avait pas réussi à brouiller les finances sombres de la couronne et à dissiper le mécontentement populaire suscité par une société féodale sclérotique, Macron commença son discours en invoquant le roi et sa femme Marie-Antoinette.

« S’ils rencontrent une telle fin, c’est qu’ils ont renoncé à la réforme », a déclaré Macron aux invités, selon son bureau.

Son bureau avait annoncé plus tôt que des sociétés étrangères, parmi lesquelles Microport, Mars, Procter & Gamble, Cisco, et d’autres sociétés, annonceraient des investissements supérieurs à 600 millions d’euros en France.

Ce dîner était une occasion de rassurer les investisseurs sur la détermination de Macron à réformer l’économie après que des images de manifestants en colère contre sa politique, attaquant des monuments publics, des boutiques, des banques et des policiers anti-émeute aient été diffusées à travers le monde.

«Il y a des questions sur l’ampleur des manifestations, sur la violence, parce que ces images sont choquantes pour les étrangers», a déclaré une source du bureau de Macron avant le sommet.

« L’année dernière, le sommet était dans une dynamique totalement différente, il était question de ‘la France est de retour’. Nous sommes ici dans une partie plus difficile du mandat national et cela nécessite plus d’explications, » a ajouté la source.

→Lire aussi: La FMI et les PDG lancent des avertissements alors que les dirigeants se réunissent à Davos

Lundi, Macron a déclaré aux dirigeants du monde des affaires que le mouvement des « gilets jaunes » faisaient partie d’une vision plus globale de l’angoisse de la classe moyenne face à la mondialisation, à l’origine du Brexit en Grande-Bretagne, ainsi que de la montée des partis populistes en Allemagne et en Italie.

« La solution à la crise ne consiste pas à annuler ce que nous avons fait au cours des 18 derniers mois », a-t-il déclaré.

Macron a été élu en mai 2017 contre un candidat de l’extrême droite sur la promesse de créer des emplois et de stimuler la croissance en réduisant les impôts sur les sociétés, en assouplissant les réglementations strictes du travail en France et en développant une main-d’œuvre plus qualifiée.

Au cours des 18 premiers mois de sa présidence, il a commencé à honorer ses promesses électorales lors d’un blitz de réformes qui a impressionné les investisseurs, mais exaspéré les travailleurs faiblement rémunérés, qui l’ont senti favorable aux grandes entreprises et indifférents à leur nécessité de joindre les deux bouts.

Au cours des deux derniers mois, cette colère populaire s’est dissipée lors de manifestations en France. Les troubles ont convulsé Macron et son gouvernement ainsi que forcé des concessions coûteuses.

Macron ne participera pas au Forum économique mondial dans la station de ski suisse de Davos, précise son bureau, afin de pouvoir gérer le soulèvement du gilet jaune.

Avec Reuters.

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