Adoption de l’ « Appel de Rabat » pour le renforcement du financement de l’éducation et la lutte contre la déscolarisation

Le renforcement du financement de l’éducation et la réduction des écarts énormes entre les performances scolaires actuelles et l’ODD 4 sur l’Éducation de qualité à l’horizon 2030, a été au cœur de l’« Appel de Rabat », adopté jeudi au terme du séminaire international sur le financement de l’éducation.

Couronnant trois jours de débat engagé à l’occasion de ce séminaire, organisé du 5 au 7 décembre à Rabat, par la Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN), en collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, l’Appel de Rabat vise, d’une part, à identifier les voies les plus pertinentes pour renforcer et améliorer les mécanismes de financement de l’éducation et, d’autre part, à analyser et à évaluer l’efficacité de la dépense en éducation, notamment dans les pays francophones.

A travers l’Appel de Rabat, les participants à ce séminaire international exhortent les pays de la CONFEMEN à définir et faire fonctionner des cadres nationaux de concertation sur la répartition intra-sectorielle des ressources qui permettent un meilleur ciblage du financement de l’éducation, à s’assurer que chaque niveau d’enseignement reçoit une quotepart des dépenses publiques conforme à la priorité qui doit lui être accordée pour atteindre les cibles de l’ODD4 et à créer au niveau national un Fonds spécial d’investissement pour l’éducation, appelant les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire de la CONFEMEN à compter davantage sur leurs ressources propres pour assurer au secteur de l’éducation les financements additionnelles nécessaires à l’atteinte des cibles de l’ODD4.

L’Appel de Rabat incite également à simplifier davantage et harmoniser les cadres et procédures d’exécution budgétaire, à mettre en place un groupe d’experts pour réfléchir en profondeur sur l’application des mécanismes innovants de financement de l’éducation, à œuvrer activement au lancement d’un plaidoyer mondial et national pour une responsabilisation sociétale des entreprises (RSE) en faveur de l’éducation, et ainsi favoriser une plus grande implication des entreprises locales et étrangères dans le financement de l’éducation et à orienter davantage la contribution financière des parents d’élèves vers les niveaux d’enseignement post-fondamental.

Il invite les pays concernés à inciter les collectivités locales à mobiliser les leviers de financement disponibles au plan local et international dans le cadre de la coopération décentralisée, à chercher des leviers de financement innovants et à mieux cibler les dépenses d’éducation, en plus de l’implication des parents d’élèves et des organisations de la société civile dans la gestion des écoles et la mobilisation du secteur privé autour du concept de responsabilité sociétale des entreprises.

Mettre l’accent sur l’amélioration de l’efficience des systèmes éducatifs, créer un cadre permanent de production et de partage des ressources pédagogiques dans l’espace CONFEMEN, s’appuyer sur les TIC pour relever les grands défis de l’éducation, améliorer le niveau de mobilisation de l’aide publique au développement pour l’éducation, généraliser la gestion axée sur les résultats et encourager l’élaboration régulière de comptes nationaux de l’éducation, figurent également parmi les recommandations sanctionnant ce séminaire.

Ce séminaire a été l’occasion pour les pays participants d’analyser les différents mécanismes de financement de l’éducation, de dresser un état des lieux de la situation globale du financement de l’éducation en mettant l’accent sur les contextes nationaux, les contraintes et les perspectives, ainsi que de définir une grille d’évaluation de l’efficacité de la dépense publique en éducation.

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