Affaire de Hanane : la société civile exprime son « ras-le-bol »

Par Yasmine El Khamlichi

Un sit-in s’est tenu aujourd’hui, vendredi 19 juillet, devant le Parlement pour dénoncer le crime abject et barbare d’une jeune femme de 34 ans. Hanane de Rabat a été sauvagement torturée physiquement et sexuellement avant de rendre l’âme.

Une nouvelle affaire de viol choque l’opinion publique. La victime a été sauvagement violée, depuis un mois, et personne n’en savait rien. Hanane, une jeune de Rabat, âgée de 34 ans, a été tabassée par son violeur jusqu’à la mort. Depuis quelques jours, la vidéo de son meurtre, devenue virale sur la toile, fait polémique, suscitant une vague d’indignation de la part des internautes et des militants des droits des femmes.

Pour dénoncer cet acte criminel, plus de 200 personnes se sont rassemblées vers midi, ce vendredi 19 juillet, devant le Parlement, initié par l’Union d’Action Féminine. Plusieurs acteurs de la société civile qui militent pour la cause féminine ont répondu présents à cette manifestation, notamment, Jossour (le Forum des femmes marocaines) et la Fédération des Ligues des Droits des Femmes (FLDF).

L’indignation est à son comble. Acteurs de la société civile, artistes, politiciens, académiciens et militants ont tous signé une pétition ce matin, lancée par Jossour, pour exprimer leur ras-le-bol de « la banalisation de l’acte du viol et l’application des lois en vigueur contre toutes les parties prenantes à ce crime », précise l’association dans un communiqué. 500 personnes ont signé cette pétition.

Dans une déclaration à Maroc Diplomatique, la vice-présidente de Jossour, Rhizlane Benachir affirme que « des peines sévères devraient être infligées à toutes les parties prenantes de ce meurtre, non seulement au violeur, mais aussi à l’auteur de la vidéo et ceux qui étaient présents durant cet acte de barbarie et qui n’ont rien fait pour sauver la victime », s’indigne la militante.

Rhizlane Benachir n’a pas hésité à pointer du doigt le pouvoir judiciaire et à le blâmer pour le sort des jeunes filles, comme le cas de Hanane. « Nous observons aujourd’hui qu’il y a une impunité monstrueuse de la part du pouvoir judiciaire et de la police au sujet des violences faites aux femmes, d’où la banalisation de cet acte auprès du commun de mortels », rétorque la vice-présidente de Jossour.

De son côté, le service préfectoral de la police judiciaire de Rabat a arrêté hier huit autres individus « pour leur implication présumée dans des actes criminels liés à la non dénonciation d’un crime et non-assistance à personne en danger », selon le communiqué la DGSN.

Selon la même source, les mis en cause, âgés entre 33 et 61 ans, ont été interpellés dans le cadre des investigations. « Les mis en cause ont été placés en garde à vue à la disposition de l’enquête afin, notamment, d’identifier d’éventuels autres complices ». « Quant à l’homme qui apparaît sur la vidéo en train d’agresser la victime, il a été arrêté et déféré devant la justice pour homicide volontaire », précise le communiqué.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page