Affaire Pegasus : le complot contre le Maroc de quoi est-il le nom?

On crie au scandale ! On pointe le Maroc faisant fi des dénégations et des dénonciations en le qualifiant d’État sans scrupules. Et pour cause! Une affaire d’espionnage auquel seraient assujettis Macron, son entourage, plusieurs personnalités politiques en plus de dirigeants de plusieurs autres États. Mais comble de déraison et d’ineptie, le Roi Mohammed VI et certains membres de sa famille seraient eux-aussi surveillés par ses propres services …

Les héros de la découverte du siècle sont Amnesty International et un Consortium de 17 organes de presse. Connus pour leurs critiques acerbes envers le Royaume, en complicité avec Amnesty International dont la belle entente n’a jamais été le maître mot dans ses relations avec le Maroc qu’ils cherchent à épingler par ce qui leur sert de motif d’existence : les droits de l’Homme. Mais sûr de lui et convaincu du bien-fondé de sa position, le Maroc met au défi Amnesty International et le Consortium Forbidden stories et tous ceux qui sont derrière de fournir des preuves tangibles et matérielles.

Or quelques heures seulement après plusieurs articles chargés de graves accusations publiés sur le modèle d’épisodes navets d’une série décousue et sans grand attrait, les éléments de la pièce montée commencent à tomber. Le géant israélien de cybersécurité NSO annonce par la voix d’un de ses hauts-responsables, mercredi 21 juillet, qu’Emmanuel Macron n’a pas été ciblé par son logiciel qui fait sensation ces derniers jours! Pourtant on avait même suspecté la présence d’un micro dans la chambre à coucher du président français !! Ne nous étonnons pas si prochainement le rapport annonce que le Maroc espionnait Israël !

Et pour faire du Maroc le champion d’espionnage, tous les moyens semblent bons. On installe un climat de suspicion pour créer les chuchotements dubitatifs dans les couloirs et on fragilise ses relations avec les autres États tout en tentant de le déstabiliser au sein de ses institutions et ses services de sécurité. La déstabilisation et les manœuvres de désinformations sont donc les munitions qu’on brandit. Le Maroc, «ce monstre de flicage » surveillerait pour ainsi dire les dirigeants du monde entier alors que les accusateurs peinent toujours ou se refusent à fournir des preuves matérielles et cela déjà depuis un an pour des faits similaires.

Selon le Washington Post, membre du consortium, le président irakien Barham Saleh, et le président sud-africain Cyril Ramaphosa figurent parmi les cibles du Royaume. Et ce n’est pas tout, des Premiers ministres font aussi partie de la liste notamment ceux du Pakistan, Imran Khan, de l’Égypte, Mostafa Madbouli et du Maroc, Saad-Eddine El Othmani et bien d’autres comme le Libanais Saad Hariri, l’Ougandais Ruhakana Rugunda et le Belge Charles Michel. Rien que ça !

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Comme un air du déjà vu

L’histoire n’oublie rien et heureusement d’ailleurs. En 2013, le Monde titrait en Manchette « Des révélations sur l’espionnage de la France par la NSA américaine ». The Intercept, le média créé pour enquêter sur les révélations de Snowden, avait confié à plusieurs journalistes et médias européens une série de documents censés démontrer que la NSA faisait de la « surveillance de masse » des citoyens de plusieurs pays européens. Ont suivi plusieurs articles dans ce sens dont un intitulé «  Comment la NSA espionne la France » dans lequel le Monde, puisque c’est de lui qu’il s’agit toujours, explique que du 10 décembre 2012 au 8 janvier 2013, un peu plus de 70 millions d’enregistrements de données téléphoniques des Français ont été effectués par la NSA. Car la France a été tout autant ciblée et dispose aujourd’hui de preuves tangibles que ses intérêts sont quotidiennement visés.

« Selon les documents de l’Agence nationale de sécurité (NSA) obtenus par Le Monde, les communications téléphoniques des citoyens français sont, en effet, interceptées de façon massive. Ces pièces, dévoilées en juin par l’ex-consultant de l’agence, Edward Snowden, décrivent les techniques utilisées pour capter illégalement les secrets ou la simple vie privée des Français. Certains éléments ont été évoqués par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel et le quotidien britannique The Guardian. D’autres sont inédits. » lit-on dans un article publié le 21 octobre 2013 dans le Monde.

« L’un de ces documents, que Le Monde a pu consulter, relève qu’entre le 8 février et le 8 mars, la NSA a collecté 124,8 milliards de DNR et 97,1 milliards de DNI dans le monde dont, bien évidemment, des zones de guerre comme l’Afghanistan, ainsi que la Russie ou la Chine. En Europe, seuls l’Allemagne et le Royaume-Uni dépassent la France en termes de nombre d’interceptions. Mais pour les Britanniques, cela s’est fait avec l’assentiment de leur gouvernement… » lit-on toujours.

Le buzz passé et la matière consommée après les révélations du Monde sur l’espionnage des citoyens français par l’Agence Nationale de Sécurité américaine, The Intercept reconnaît, en 2019, avoir commis une erreur sur le sujet et s’être trompé ! Facile à dire après tout le désordre créé. Mieux encore, ces mêmes documents sont présentés comme étant la preuve que la NSA œuvre pour la sécurité dans le monde et surtout en Europe. Si d’un côté le Monde accuse et évoque des informations recueillies auprès d’un haut responsable de la communauté du renseignement français, on reconnaît par la suite que c’était plutôt des données collectées par la DGSE à l’étranger concernant des citoyens français mais aussi des étrangers.

Des pierres de touche qui ne touchent pas ?

Coup de théâtre : la déclaration de Shalev Hulio, PDG de la société israélienne NSO remet en question toutes les accusations d’Amnesty International et du Consortium de journalistes. « Le numéro du Roi Mohammed VI et celui du président Emmanuel Macron tout comme celui du directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) n’ont jamais été ciblés à l’aide du logiciel espion Pegasus » assurant que la liste divulguée des 50 000 numéros n’est pas une liste de numéros sélectionnés pour la surveillance à l’aide de Pegasus. La messe est dite et plus encore. Thomas Clare, l’un des avocats de la société NSO apporte des précisions et non des moindres sur la fameuse liste : « Il s’agit d’une liste de numéros que n’importe qui peut rechercher sur un système open source pour des raisons autres que la surveillance à l’aide de Pegasus. Le fait qu’un numéro apparaisse sur cette liste n’indique en aucun cas si ce numéro a été sélectionné pour la surveillance à l’aide de Pegasus ». Ces informations viennent donc contredire tout ce qui a été dit et écrit contre le Maroc.

Mardi 20 juillet le Premier ministre français, Jean Castex, a fait savoir que les investigations menées n’ont pas abouti. C’était en réponse à une question d’un député de la France insoumise à l’Assemblée nationale au sujet des informations selon lesquelles le Maroc aurait infiltré, via un logiciel espion, les téléphones de personnalités françaises. Une réponse bien révélatrice de l’absence de la moindre preuve étayant les accusations relayées par ce consortium de médias. Si les intérêts expliquent une politique, ils régissent aussi des stratégies malveillantes de lynchage médiatique.

Il est donc clair que le Maroc -et ce n’est pas la première fois d’ailleurs-, constitue encore la cible d’attaques haineuses montées de toutes pièces. Cet acharnement s’il révèle une chose c’est bel et bien la volonté de certaines ONGs, certains journaux et certains milieux de mettre le pays sous leur emprise. Cependant, fort de ses réalisations dans plusieurs domaines, le Royaume qui n’a rien d’un pion tient tête à toute tentative d’où qu’elle vienne de le déstabiliser. Il affiche ses positions et ne joue pas des deux bords.

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