Afghanistan: Emmanuel Macron appelle à une réponse internationale « responsable et unie”

La prise de l’Afghanistan par les talibans marque « un tournant historique » avec « des conséquences majeures pour l’Europe et pour la France« , a affirmé lundi soir le Président Emmanuel Macron, appelant à “une réponse (internationale) responsable et unie” afin que ce pays ne redevienne pas « un sanctuaire du terrorisme« .

« L’Afghanistan ne doit pas redevenir le sanctuaire du terrorisme qu’il a été. C’est un enjeu pour la paix et la stabilité internationale, contre un ennemi commun, le terrorisme et ceux qui le soutiennent« , a souligné le Chef de l’Etat français dans une allocution télévisée la première depuis plusieurs mois à ne pas être consacrée à la crise sanitaire.

« Il nous faut continuer de défendre nos principes, nos valeurs qui font ce que nous sommes« , a affirmé Emmanuel Macron, appelant à “une réponse (internationale) responsable et unie”, et “une action politique et diplomatique” et en réitérant que « notre action visera d’abord à continuer de lutter activement contre le terrorisme islamiste sous toutes ses formes.« 

C’est un enjeu pour la paix et la stabilité internationale, contre un ennemi commun, le terrorisme et ceux qui le soutiennent ; à cet égard, nous ferons tout pour que la Russie, les Etats-Unis et l’Europe puissent efficacement coopérer, car nos intérêts sont les mêmes”, a-t-il dit.

Selon Emmanuel Macron, « la déstabilisation de l’Afghanistan risque également d’entraîner des flux migratoires irréguliers vers l’Europe. La France fait et continuera de faire son devoir pour protéger celles et ceux qui sont les plus menacés.« 

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« Mais l’Afghanistan aura aussi besoin dans les temps qui viennent de ses forces vives et l’Europe ne peut pas à elle seule assumer les conséquences de la situation actuelle. Nous devons anticiper et nous protéger contre des flux migratoires irréguliers importants qui mettraient en danger ceux qui les empruntent, et nourrissent les trafics de toute nature« , a-t-il dit.

Il a annoncé dans ce contexte une “initiative” avec les Européens visant à “anticiper” et “protéger contre des flux migratoires irréguliers importants” qui “nourrissent les trafics de toute nature”. “Nous porterons donc, en lien avec la République fédérale d’Allemagne et d’autres Européens, une initiative pour construire sans attendre une réponse robuste, coordonnée et unie”, a indiqué le président français, en appelant à “la solidarité dans l’effort, l’harmonisation des critères de protection et la mise en place de coopérations avec les pays de transit”.

Mais « l’urgence absolue » à l’heure actuelle, a dit M. Macron, est de mettre en sécurité « nos compatriotes » et « les Afghans qui ont travaillé pour la France ». « C’est notre devoir et notre dignité de protéger ceux qui nous aident : interprètes, chauffeurs, cuisiniers et tant d’autres. Près de 800 personnes sont d’ores et déjà sur le sol français », a indiqué M. Macron qui a annoncé dans la foulée l’envoi sur place de deux avions militaires et des forces spéciales.

Selon le Président français, « le peuple afghan a le droit de vivre dans la sécurité et le respect de chacun. Les femmes afghanes ont le droit de vivre dans la liberté et la dignité ». « Le destin de l’Afghanistan est entre ses mains mais nous resterons fraternellement aux côtés des Afghans et des Afghanes« , a-t-il ajouté.

Dans son allocution, Emmanuel Macron est revenu sur les raisons de la présence française en Afghanistan: « Le président Chirac, dès octobre 2001 a décidé la participation de la France à l’action internationale (…) Avec un objectif clair : combattre une menace terroriste qui visait directement notre territoire et celui de nos alliés depuis l’Afghanistan, devenu le sanctuaire du terrorisme islamiste.« 

« A partir de juin 2011, le Président Nicolas Sarkozy a décidé du retrait des troupes françaises, la France estimant souverainement que sa mission en Afghanistan était accomplie« , a ajouté M. Macron, ajoutant que « l’intervention militaire française a définitivement cédé la place, le 31 décembre 2014, à l’action civile que nous avons continué de mener à bien, auprès du peuple afghan, avec lequel nos liens d’amitié sont anciens et profonds. »

« Notre pays a été, pendant treize ans, engagé militairement en Afghanistan, de 2001 à 2014« , a souligné le Président français, affirmant qu' »en Afghanistan, notre combat était juste et c’est l’honneur de la France de nous y être engagés. La France n’y a jamais eu qu’un ennemi : le terrorisme. »

Il a tenu également à rendre hommage aux soldats français morts en Afghanistan. « Nous n’oublierons pas nos soldats. Nous n’oublierons pas nos morts, 90 au total« , a-t-il affirmé.

( Avec MAP )

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