« African Lion 2017 »: La lutte contre les menaces terroristes transfrontalières tributaire de la mutualisation des efforts régionaux

Farouq El Alami

La mutualisation des efforts régionaux est indispensable pour faire face à une menace terroriste transfrontalière en constante mutation, ont souligné les intervenants lors d’un Séminaire sur la stabilité et la sécurité dans le Sahel et l’Afrique du Nord, organisé, mardi à Agadir, par les Forces Armées Royales (FAR) conjointement avec les forces armées participant à l’exercice « African Lion 2017 ».

Eu égard au caractère à la fois intra-étatique et transnational des menaces ainsi que des contingences géographiques et communautaires, la gouvernance sécuritaire de chaque Etat doit se concevoir dans un cadre multilatéral, ont expliqué les participants à ce Séminaire de haut niveau, faisant savoir que le développement des réseaux et la circulation des flux, des personnes, des marchandises, des capitaux et des informations relativisent la notion des frontières et multiplient les interdépendances.

« L’ennemi se joue des frontières », a affirmé, en ce sens, le Colonel Stéphane Lamour de Caslou des Eléments français au Sénégal (EFS), indiquant que les groupes armés dans la région du Sahel et du Sahara franchissent la frontière pour frapper avant de se replier, profitant du principe d’intangibilité des frontières. « Les frontières sont des lieux où le rapport des forces est défavorable aux Etats », a-t-il constaté, appelant, à cet effet, à davantage de « souplesse » de la part des Etats en instaurant, par exemple, la possibilité d’une « concession ponctuelle de la souveraineté » afin de pouvoir poursuivre les éléments armés après une attaque comme cela se fait en mer grâce au droit de « hot pursuit ». De son côté, le Colonel Salaheddine Rezouni des FAR a souligné que l’action militaire ne peut seule contenir les problèmes transfrontaliers, plaidant pour une action compréhensive et globale qui interpelle tous les intervenants civils et militaires.

A cet égard, le militaire a mis en avant l’approche globale adoptée par le Maroc en matière de sécurité, notant que depuis 2010, la coopération entre les différents services de sûreté du Royaume a permis la saisie, notamment, de 714 véhicules, 891 zodiacs, 195.948 cigarettes et 1.771,2 kg de cocaïne. Dans cette même veine, le chercheur Rachid El Houdaigui a expliqué, lors de son intervention, que des facteurs historiques et géographiques appellent à une synergie entre le Maghreb et le Sahel.

« Des passerelles fonctionnelles et humaines pourraient être établies entre la stratégie religieuse marocaine et les actions internationales de lutte contre le radicalisme », a-t-il dit, faisant remarquer que le Maroc se distingue par un « soft power » islamique autour de trois axes, à savoir l’institutionnalisation des réseaux des oulémas, la formation des imams et la construction de mosquées. Ce séminaire a réuni plusieurs responsables civils et militaires appartenant aux pays participant à la 14è édition de l’exercice « African Lion 2017 », en l’occurrence les Etats-Unis d’Amérique, le Canada, la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, le Royaume-Uni, la Tunisie, le Sénégal et le Mali, dans le but d’analyser, de discuter et d’échanger les expériences.

Les thématiques développées au cours de ce Séminaire visent à promouvoir la stabilité et la sécurité dans la région du Sahel et de l’Afrique du Nord. Elles ont porté sur les considérations militaires à la sécurité des frontières terrestres, aériennes et maritimes, les stratégies régionales de lutte contre les menaces transnationales et les mouvements extrémistes ainsi que la cyberdéfense.

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