Afrique : c’est parti pour la zone de libre-échange !

Par Khadija Skalli

L’Afrique s’apprête à lancer la phase opérationnelle de la zone de libre-échange continentale africaine, dimanche 8 juillet, à Niamey au Niger, où se tient le 33ème sommet de l’Union africaine. Le chemin est encore long pour que les effets positifs se fassent sentir. 

Le projet de création de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) fait un grand pas en avant. Sa phase opérationnelle devrait être lancée ce dimanche 8 juin par les Chefs d’Etat africains à Niamey, la capitale du Niger, où se tient actuellement le 33ème sommet de l’Union africaine.

La Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Africaine devra désigner le pays hôte du Secrétariat Permanent de la ZLECAf « qui aura pour fonction principale de mettre en œuvre l’Accord au moyen d’un agenda ciblé ». Selon Albert M. Muchanga, Commissaire en Charge du Commerce et de l’Industrie de l’UA, sept pays ont soumis leurs dossiers de candidature à savoir l’Égypte, l’Eswatini, l’Éthiopie, le Kenya, le Ghana, le Madagascar et le Sénégal.

La zone de libre-échange continentale africaine est un important projet dont l’objectif est d’aboutir à un marché intercontinental. Toutefois, le chemin est encore long pour réussir cette intégration économique. Sa mise en œuvre sera progressive. La libéralisation sera faite de façon graduelle car le niveau de développement économique des pays africains est très différent.

« En dépit de son entrée en vigueur le 30 mai 2019, le chemin à parcourir pour son opérationnalisation est encore long. En effet, les Etats africains sont appelés à harmoniser les normes tehcniques, concevoir des unions bancaires et éviter la concurrence fiscale entre eux », souligne Mohamed H’Midouche, président du cabinet Inter Africa Capital Group et ancien Représentant-résident régional de la Banque africaine (BAD) au Sénégal, dans un entretien accordé à Maroc Diplomatique.

Selon le vice-président de l’ASMEX, « il faudra aussi réaliser des infrastructures plus performantes. Il faut des routes et des ports ». Selon lui, il s’agit également de trouver des solutions concernant un certain nombre de facteurs notamment la mise en place d’une plateforme de paiement et de règlement numériques. Un autre défi à relever, la simplification des procédures aux frontières.

A noter que le commerce intra-africain représente actuellement environ 16% du commerce total du continent, soit 2% du commerce mondial. Selon les estimations de l’UA, la mise en œuvre de la ZLECAF permettra d’augmenter le commerce intra-africain de près de 60% d’ici à 2022.

Pour rappel, l’accord portant création de la ZLECAf a été signé le 21 mars 2018 à Kigali, au Rwanda.

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