Afrique du Sud: Ramaphosa promet de redynamiser l’économie et éradiquer la corruption

Le nouveau Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a promis, vendredi, de tout mettre en œuvre pour redynamiser la croissance économique moribonde dans son pays tout en s’engageant à éradiquer la corruption, un fléau qui a terni l’image de cette nation arc-en-ciel.

Dans son discours sur l’état de la Nation, le premier depuis son élection jeudi à la présidence, Ramaphosa a annoncé une série de mesures visant à stimuler la croissance économique. Il s’agit d’une cible prioritaire d’autant plus que le pays a besoin d’une forte croissance pour juguler un chômage galopant et une pauvreté rampante.

L’économie sud-africaine pâtit depuis plusieurs mois d’un ralentissement alarmant de la croissance, qui n’a pas dépassé 1 pc en 2017. La banque centrale sud-africaine prévoit un taux de 1,4 pc pour 2018, au moment où le Fonds monétaire international estime que ce taux sera de 1,1 pc seulement.

Ce ralentissement a provoqué une hausse du chômage, qui affecte plus de 27 pc de la population active, au moment où la pauvreté plombe plus de la moitié de la population globale du pays. Parmi les initiatives annoncées par Ramaphosa figure la convocation d’un sommet sur l’emploi dans les mois qui viennent. Ce conclave, a expliqué le Président, tentera de focaliser les efforts de tous les partenaires sur un seul objectif: la création d’emplois.

Le sommet tentera aussi d’identifier les moyens de relancer l’économie, renforcer sa productivité et encourager les investissements. «La création d’emplois, en particulier pour les jeunes, sera au cœur de notre agenda national pour 2018», a dit le Président sud-africain, soulignant que la croissance économique demeure le seul moyen de résorber le chômage.

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Ramaphosa a, d’autre part, réitéré sa détermination d’endiguer la corruption dans les institutions publiques. Il a appelé la justice sud-africaine à continuer de se saisir des cas de corruption dans ces institutions. Il a fait savoir, dans ce contexte, que la commission d’enquête sur les cas de corruption, mise en place récemment, devra commencer prochainement son travail.

L’action de cette commission est d’une grande importance pour établir l’ampleur de la corruption au sein des institutions publiques et rétablir la confiance du public. La corruption dans ces institutions a atteint des proportions alarmantes sous l’ancien Président Jacob Zuma, contraint de démissionner mercredi de son poste suite à d’énormes pressions de la part de la nouvelle direction de l’ANC, sous la conduite de Ramaphosa.

Le problème avait fait l’objet d’un rapport rédigé par l’ancienne médiatrice de la République, Thuli Madonsela. Ce document de 355 pages, intitulé «State Capture» (La Prise de contrôle de l’Etat), passe au peigne fin les relations douteuses entre Zuma et les Gupta, une famille de richissimes hommes d’affaires d’origine indienne.

Cette relation était tellement spéciale que les Gupta avaient leur mot à dire dans la désignation de hauts responsables, y compris des ministres. Immédiatement après la démission de Zuma, des mandats d’arrêt ont été lancés par les Hawks, unités spéciales de la police sud-africaine, contre les membres de cette famille qui trône sur un réseau d’influence tentaculaire.

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