Agriculture et nouvelles technologies : Quel potentiel ?

Dossier du mois

Les nouvelles technologies représentent l’un des principaux défis de demain. Elles permettront aux professionnels du secteur de bénéficier de la minimisation des coûts et du temps dans la production et la récolte. Les machines les plus utilisées par les agriculteurs telles que les tracteurs ou encore les moissonneuses-batteuses nécessitent beaucoup d’efforts et de main d’œuvre. Mais avec une révolution verte numérique et technologique, la productivité agricole pourra être améliorée, et permettra de répondre à l’augmentation des besoins alimentaires, ainsi que de réduire la pénibilité des tâches.

Les moissons ont déjà commencé dans plusieurs régions du Royaume dont Doukala-Abda, Souss-Massa, Haouz, etc. Rappelons que suite aux dernières précipitations, la saison actuelle s’annonce exceptionnelle en comparaison avec les deux dernières saisons sèches écoulées. Selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, la récolte de la campagne céréalière actuelle s’élèverait à 98 millions de quintaux. Ce chiffre ne pourrait être atteint sans aides financières et sans matériel. Dans ce contexte, les institutions financières marocaines et le Fonds de développement agricole (FDA) se sont alliés pour soutenir le secteur et atteindre les objectifs fixés, en offrant aux agriculteurs la possibilité de financer leurs projets et leur parc matériel.

La numérisation pour booster l’agriculture ?

Conscient du rôle majeur des technologies, le Maroc a placé la numérisation de l’agriculture au centre de ses intérêts, sachant que ce secteur figure parmi les secteurs clés sur lesquels se base la reprise économique au Maroc. Les innovations en matière de technologies et de machinisme agricole permettront au secteur de réduire les pertes après-moisson et d’améliorer la productivité nationale.

Aujourd’hui, plusieurs projets numériques sont en cours de développement, à l’aide du ministère de Tutelle et des institutions bancaires et de recherche. En 2020, un robot agricole 100% marocain a été conçu pour un budget initial de 2.144.500 dirhams. Il a été retenu, d’ailleurs, parmi 45 projets dans le cadre du programme Al Khawarizmi. Le robot devrait permettre de développer la production agricole à l’aide de l’intelligence artificielle. Hajar Mousannif, Professeure Habilité, Coordinatrice du Master Data Science Département d’Informatique, Faculté des Sciences Semlalia de l’Université Cadi Ayyad (Marrakech) est la porteuse de ce projet, qui s’est concrétisé sur une durée de 3 ans, en collaboration avec l’Université Polytechnique Mohammed VI (UM6P) de Benguérir, le Centre de recherche marocain MASCIR, le Domaine Agricole BENAMR et plusieurs doctorants et chercheurs.

Coopération Union européenne – Union africaine, une dynamo pour l’agriculture

Au niveau international, en particulier en Europe, les nouvelles technologies dans le secteur agricole (plateformes de vente en ligne, robotique, drones,…) sont beaucoup plus développées. Ces technologies, qui aident l’agriculteur dans toutes les étapes, de la production jusqu’à la commercialisation, lui permettent d’optimiser les exploitations agricoles, tout en réduisant les coûts et les risques écologiques des cultures.

En effet, le potentiel de la digitalisation de l’agriculture, surtout en Europe et en Afrique est énorme. Dans ce cadre, la Commission européenne avait mis en place une task-force pour l’Afrique rurale, afin de renforcer davantage le partenariat UE-UA dans le domaine de l’alimentation et de l’agriculture. La task-force a publié ses recommandations stratégiques dans un rapport de synthèse en 2019. Elles résident dans l’intervention de l’UE afin d’améliorer la «numérisation pour une agriculture durable – Digitalisation for Sustainable Agriculture – D4SA», en lançant des projets relatifs aux «composants de pré-production, de production et d’après-récolte de la chaîne de valeur agricole».

Selon l’UE, la numérisation devrait être un tremplin pour transformer les petites exploitations agricoles en Afrique, «en améliorant la productivité, la rentabilité et la résilience du système agroalimentaire et en permettant aux jeunes et aux femmes de se lancer d’une manière rentable dans l’agriculture et l’agro-industrie».

Grâce au soutien de l’UE et de l’UA, le potentiel de la numérisation agricole peut être libéré, à l’aide des services numériques pour différents acteurs de la chaîne de valeur, indique l’UE dans son rapport, citant les innovations numériques qui peuvent servir ce domaine d’activité, comme celles des services de conseil et de vulgarisation, des solutions/services intelligents pour le climat, des systèmes de gestion après-récolte, des services d’information sur les marchés, des services financiers et des services de gestion de la chaîne d’approvisionnement.

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