Al Boraq, un projet conçu pour tous les Marocains, sans détriment pour la ligne conventionnelle

Al Boraq, la Ligne à grande vitesse Tanger-Casablanca inaugurée jeudi, est un projet du 21e siècle conçu par les Marocains et pour tous les Marocains, qui n’a pas été réalisé au détriment de la ligne conventionnelle, a affirmé, vendredi à Tanger, le directeur général de l’ONCF, Mohamed Rabie Khlie.

C’est un projet colossal, dont la partie génie civil, qui constitue l’essentiel d’une ligne à grande vitesse, a été réalisée à hauteur de 90% par des entreprises marocaines, ce qui a permis de s’approprier plus de 70% de valeur de cette ligne, a déclaré M. Khlie dans une conférence de presse.

Pour cette réalisation, réussie grâce à l’accompagnement technique de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), “nous avons décidé que la maîtrise d’ouvrage soit assurée par l’ONCF, avec une assistance de la maitrise d’ouvrage”, a précisé le responsable, assurant qu’aujourd’hui l’Office dispose de l’expertise requise pour l’extension de la LGV dans l’avenir. “On aura beaucoup moins d’assistance au niveau de la maitrise d’expertise que cette première ligne”.

Dans ce sens, M. Khlie s’est réjoui de la courte durée de réalisation de la LGV. Au moment qu’un projet similaire nécessite, selon les normes internationale, européennes surtout, un minimum de 15 ans, la LGV marocaine a été réalisé en seulement sept ans. “On est dans la meilleure fourchette au niveau international, à l’exception de la Chine”, a précisé le chef de l’ONCF.

Autre exploit, le Maroc, 18e pays à intégrer le club international de la grande vitesse, a réalisé des essais à 357 km/h, soit le 9e record international, s’est encore réjoui M. Khlie.

Par les Marocains, pour les Marocains

Si Al Boraq a été conçu par les Marocains, il a également été réalisé pour les Marocains, quelle que soient leurs bouses, a dit M. Khlie. En effet, l’ONCF a opté pour une tarification variable et flexible qui prend en considération toutes les franges de la société.

Les prix pratiqués pour la LGV oscilleront ainsi entre 149 dh, pour un trajet Tanger-Casablanca en deuxième classe hors pointe, à 364 dh pour un siège en première classe à l’heure de grande affluence. De 115 à 281dh pour Tanger-Rabat, et 93 à 244dh pour le tronçon Tanger-Kénitra.

La grille tarifaire prévoit également des tarifs promotionnels allant de 99 à 149dh (Tanger-Casa). Les enfants de moins de 4 ans voyagent gratuitement, alors que pour les enfants de moins de 15 ans, les tarifs ont été fixés à 50 dh pour la deuxième classe et 80 pour la première, quel que soit le trajet.

→Lire aussi: Al Boraq: le Maroc dans le Top-10 de la vitesse, 18ème pays à disposer de la LGV

L’ONCF a également pensé aux autres catégories de la société, établissant des prix spécifiques pour les jeunes de 16 à 26 ans (-15%), les étudiants (-30% en 2ème classe) et les séniors de plus de 60 ans (-15%). On a également prévu des billets avantageux ou réduits pour les professionnels et les groupes.

C’est donc “un train qui n’a pas été fait pour les riches ou destinés à une clientèle étrangère. Il s’agit bel et bien d’un train fait par les Marocains, pour les Marocains”, a fait remarqué M. Khlie.

Dès sa mise en service “très imminente”, comme l’assuré le patron de l’ONCF, la LGV prévoit 26 trains au démarrage (13 de chaque côté), avec une grille d’horaires assez étoffée avec un premier départ à 6h00 de Casablanca (5h55 de Tanger), et un train chaque deux heures jusqu’à 21h00 (20h55 de Tanger).

La ligne conventionnelle renforcée

Contrairement aux rumeurs, Al Boraq “n’a pas été réalisé au détriment de la ligne conventionnelle”, a souligné M. Khlie. Bien au contraire, si 23 milliards de dirhams ont été alloués à la LGV, c’est une enveloppe de 26 MMDH qui a été réservée à l’amélioration de la ligne conventionnelle, a-t-il fait savoir.

Au moment où on a pu “investir dans une LGV Tanger-Casa en 1h35mn, et ne rien faire sur Kenitra-Casa, et ne rien faire sur Casa-Marrakech, on a eu l’intelligence de réaliser cet investissement sur 200 km de LGV Tanger-Kenitra” pour améliorer parallèlement les services sur la ligne conventionnelle.

À cet égard, depuis 2010, l’ONCF a réussi le triplement de la voie ferrée Casablanca-Kénitra, et le doublement de celle de Casa-Marrakech qui accusait des retards fréquents en raison de sa saturation et des travaux.

M. Khlie a tenu à souligner qu’en termes de pertinence et de rentabilité, la LGV “a beaucoup de sens”, notamment avec les effets conjugués d’un financement “très bien optimisé” grâce au financement concessionnel à hauteur de 50%, et d’une frugalité au niveau de l’investissement.

“Nous voulons démontrer au monde entier que dans un pays comme le Maroc, ayant le niveau de notre économie, ce projet a beaucoup de sens. Et les experts ferroviaires internationaux sont alignés à notre vision”, a conclu M. Khlie.

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