Al Hoceima, entre le vrai et le faux

Moustapha Belhaj

Après la chute du Mur de Berlin, et dans la foulée, l’effondrement de tout le Bloc de l’Est, la planète a vécu une phase de repos annonçant ainsi la fin d’une guerre froide. Cette dernière  avait duré plus que 4 décennies, jusqu’au 11 septembre 2001,  date qui a sonné le glas de cette période de grâce, mais qui a également mis  fin à une période historique particulière ouvrant l’après 11 septembre qui représente l’année zéro d’une chronologie inédite, engendrant la spécificité de tout fait social postérieur.

Depuis, La notion de sécurité est omniprésente dans les préoccupations quotidiennes des individus intégrant même la sécurité de l’État-nation.

Au Maroc, vu les mutations globales que connaît la scène nationale et internationale sur le plan politique, social et des droits de l’Homme, la DGSN a adopté des approches novatrices basées sur la production collective de la sûreté.  Ces approches  seront surtout fructueuses avec la participation de toutes les composantes de la société dont notamment ses intellectuels.

Tout le monde est penseur, disait Gramsci, dans les « Cahiers de prison ». Par contre, tout le monde ne peut pas avoir la fonction de penseur.  L’intellectuel a envie d’être au service du citoyen, dans les phénomènes politiques et sociaux, dans lesquels il  contribue par sa réflexion, ses positions et par sa conscience sociale.

A la suite des agissements prémédités du nommé zefzafi et consort, qui n’avait que des idées populistes tartinées de notions religieuses manichéennes  et simplistes – le bien et le mal-, voire – Tout est blanc ou noir-, manquant de respect et de considération dus aux lieux de cultes à Al Hoceima, attisant ainsi le bûcher social en mélangeant fantasmes, promesses populistes et chantages, et en improvisant, comme il sait le faire, par un plaidoyer digne des plus grands théoriciens de «l’Etat islamique»,  on note, hélas, que son  discours présente de nombreuses analogies avec celui des apôtres du djihadisme. Il nous fait penser à ces jeunes, dans la foule, brandissant des drapeaux aux allures séparatistes au lieu du drapeau national. Ces jeunes  qui se font manipuler, par ignorance, par ceux qui les utilisent à d’autres fins  ne servant en aucun cas  leurs intérêts.

Qui plus est, après sa sortie de la mosquée, tout le monde a vu comment quelques manifestants  étaient positionnés sur les toits des maisons, avec des briques des deux côtés de la rue pour attaquer les forces de l’ordre, garant de la stabilité et de la sécurité des Hommes et des biens. Ce qui incarne une stratégie de guérilla urbaine qui ne s’improvise pas.

Après tout ce qui est dit, nous avons constaté que quelques intellectuels, au lieu d’être indépendants et d’avoir un esprit critique, sont devenus spontanément les avocats de ce pyromane. Ils parlaient souvent du vide laissé par les partis politiques ou du besoin de leurs réformes et des maux de l’administration marocaine, en cherchant à nous convaincre que leurs revendications n’avaient d’autre caractère qu’économique et social.

On ne comprend pas pourquoi ces manifestants ont refusé de se mettre à la table des négociations avec la délégation ministérielle, qui s’est proposé à jouer pleinement son rôle de refuge pour les doléances de la population, avec bienveillance et sans complaisance sur les promesses.

Elle  s’est déplacée sur place avec la volonté d’apporter une réponse globale et efficace aux exigences de la population d’Al Hoceima, et au-delà de l’ensemble des régions enclavées de la région. Surtout si on prend en considération que La géographie est le principal ennemi d’Al Hoceima. Son accès est pénible et son isolement préjudiciable à tout développement socio-économique rapide.  Sans oublier la sismicité du site qui est encore plus préoccupante, et l’efficacité de la voie express Taza-Hoceima qui est en cours de réalisation.

Mais  à côté le programme de développement spatial de la province d’Al-Hoceima, baptisé ‘Al-Hoceima, Manarat Al Moutawassit’ est un programme phare pour le développement de la ville. Concernant la période 2015 à 2019 et doté d’un budget de 6,5 milliards de dirhams, il avait été déjà lancé par Sa Majesté le Roi, en octobre 2015.

Enfin, rappelons que ce qui se passe à Al Hoceima est une affaire marocaine qui doit trouver refuge dans les institutions étatiques, au contraire de ce que pensent  quelques donneurs de leçons  surgissant dans les plateaux des chaînes internationales, dictant leurs fantasmes irréalisables et traçant une image pessimiste loin de la réalité du quotidien des Marocains.

Et pour conclure, je ne trouve pas de mots pour résumer mieux que ce qu’a dit le grand militant du terrain Ahmed Ghayat :« Ne laissons pas des leaders autoproclamés s’emparer de notre jeunesse. Les interlocuteurs naturels existent, ceux qui militent au quotidien, qui créent les structures associatives et culturelles où se socialisent nos jeunes, ceux qui ne cherchent pas la lumière des projecteurs de la presse étrangère… ».

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