Al HOCEIMA : « GARDEZ-MOI DE MES AMIS, DE MES ENNEMIS JE M’EN CHARGE… »

« Le sommeil de la Raison engendre des monstres ! » Voici une allégorie parabolique que Francisco Goya avait écrite – ou dessinée – il y a près de deux siècles. Sans doute, d’aucuns seront tentés de la reprendre à leur compte et de la coller à leur propre sauce. D’autres la jugeront inopportune pour ne pas leur servir de motif à une même réaction que l’on voit fleurir ici et là. Une réaction quasi pavlovienne : la condamnation de l’Etat, vilipendé à tout bout de champ, les attaques ad hominem contre les leaders des partis, les membres du gouvernement voire les conseillers du Roi, cette campagne hargneuse et sourde à toute réponse, inflexible à tout raisonnement et unilatérale, ces amalgames qui tiennent du pathétique, enfin l’aveuglement et la cécité figée…

Je laisse de côté quelques « intellectuels » grincheux, rhéteurs et théoriciens sclérosés et quelques éditorialistes qui nous jouent la partition du populisme, non contents de voir éclater les événements parce que meurtris d’avoir assisté à l’hécatombe d’un Benkirane qui pourrait être aussi responsable de ce qui se passe à Al Hoceima…

Enfin, ils ont leur revanche…

Qui contredira cette réalité que la province d’al-Hoceima a vécu des années durant comme une zone sinistrée ? Qui niera qu’elle a manqué d’infrastructures, des plus basiques aux plus sophistiquées ? Mais qui s’obstinera, en revanche, à nous faire croire qu’elle est la seule dans tout le Maroc à vivre une telle détresse ? C’est dire en vérité que la province d’al-Hoceima n’a pas le monopole – hélas ! – de la pauvreté et de la marginalisation, comme disent certains.

Les gouvernements qui se sont succédé depuis des années portent, à coup sûr, une lourde responsabilité de ces écarts. Et les gouvernements, puisqu’il est désormais courant de les accabler, varient dans leurs couleurs et leur nature : l’éventail va du libéralisme jusqu’à la gauche, en passant par les conservateurs et ces islamistes de Benkirane qui ont vu naître et se propager le malaise du Rif ces dernières années et qui n’y ont pas remédié…
Les militants, les partisans, les sympathisants du mouvement Hirak ar-Rif ne cessent de nous convaincre depuis quelques semaines maintenant que leurs revendications n’avaient d’autre caractère qu’économique, social, sociétal et existentiel !
Soit ! A la question qui leur a été posée, pertinente et fondée, de savoir s’ils ne jouaient pas sur un autre registre, autrement dit politique voire séparatiste, ils n’avaient pas de mots assez forts et coléreux pour nous rétorquer, non sans une violence à peine contenue, qu’ils n’étaient pas des « traîtres », qu’ils étaient des Marocains…Sauf que lors de leurs manifestations et leurs marches programmées, soigneusement encadrées au niveau des logistiques communicationnelles avec les télévisions, les sites et les médias étrangers et jusque dans le tournages d’images balancées, le drapeau national frappé de notre étoile, celui pour lequel des générations de Marocains sont morts et se sont sacrifiés, n’était pas une seule fois hissé.
Soutenue par des dizaines de personnes, la banderole amazighe flottait, nous laissant stupéfaits comme si nous sommes dans un autre pays ! C’est tout de même le comble de l’ingratitude envers sa terre , et ne pas dénoncer un tel forfait, le couvrir pas le silence et l’indifférence nous accable…
Ce manquement est passible de prison en d’autres pays, il relève du Code pénal parce que le territoire national et ses emblèmes, ses normes et armoiries sont indivisibles et inviolables. Et pourtant, les meneurs des manifestants d’al-Hoceima dont on soupçonne, pour en avoir vérifié la teneur, une forte et intense collusion avec des groupes étrangers voire des Etats, n’ont pas eu le moindre respect pour leur pays.
Les revendications économiques, sociales, infrastructurelles et existentielles ont été posées au grand jour ! L’Etat les reprend à son compte et s’engage, disons cette fois avec la plus ferme résolution, à les satisfaire non pas en partie, mais totalement sur la base d’un programme échelonné et respecté.

La dignité des populations rifaines – comme celle de tous les Marocains – constituera encore plus l’objectif d’efforts nouveaux et inédits, l’œuvre de reconstruction et de renaissance. Rêve pour rêve , le réalisme devrait prévaloir et la surenchère, verbale ou autre, devrait cesser dès lors que le plan de relance est mis en œuvre avec des résultats tangibles et concrets…
Le Rif, comme le Souss, comme le Gharb ou le Moyen Atlas sont dans nos cœurs. Cette diversité, forgée dans le combat de l’unité nationale, et sur le fil d’Ariane qu’est la Monarchie est depuis toujours le trait caractéristique du Maroc, Etat-nation fondé sur un Pacte politique, social, culturel et religieux.

 

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