Algérie: début du procès de 42 porteurs de drapeaux berbères

Quarante-deux personnes, arrêtées dans le cadre du mouvement populaire antirégime en Algérie, doivent comparaître lundi à Alger, l’essentiel étant accusées d' »atteinte à l’intégrité du territoire national » pour avoir arboré un drapeau amazigh (berbère), selon des avocats.

C’est « le plus grand procès des détenus d’opinion, porteurs du drapeau amazigh », depuis le début de ce mouvement né le 22 février, a estimé sur Twitter Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH).

Un premier groupe de sept d’entre eux a été jugé à la mi-journée, dans une salle de tribunal remplie d’avocats et de proches, a constaté un journaliste de l’AFP.

Le parquet a requis deux ans de prison, 100.000 dinars (environ 750 euros) d’amende et la confiscation des drapeaux, a indiqué Me Salem Khatri, membre du collectif de défense fort de 70 avocats.

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La défense a plaidé l’acquittement des sept accusés, arguant qu’il « n’existe aucune loi interdisant de brandir un drapeau amazigh et que la Constitution précise que l’amazighité est l’une des composantes de l’identité nationale ».

Les avocats ont également protesté contre la durée de la procédure « dans une affaire qui n’exige pas quatre mois d’instruction, d’autant que le dossier ne contient que les procès verbaux d’audition », selon Me Khatri.

Les mêmes peines ont été requises contre sept autres accusés qui ont ensuite successivement comparu en deux groupes, a indiqué à l’AFP Saïd Salhi.

Selon Me Tarek Merrah, autre membre du collectif de défense, 42 accusés au total doivent comparaître lundi, dont 33 sont en détention provisoire –la majorité depuis fin juin– et neuf sous contrôle judiciaire.

Les sept premiers accusés jugés lundi ont été arrêtés le 21 juin, deux jours après que le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, eut ordonné qu’aucun autre drapeau que l’emblème national ne soit brandi dans les manifestations hebdomadaires contre le pouvoir.

Le général Gaïd Salah est l’homme fort du pays depuis la démission, le 2 avril après 20 ans à la tête de l’Etat, du président Abdelaziz Bouteflika, sous la pression de la rue, qui continue de manifester pour obtenir le démantèlement du « système » au pouvoir.

Avec AFP

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