Algérie : dissolution du Rassemblement Actions Jeunesse, une association de 30 ans d’existence

La dissolution du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), une association algérienne très active dans le hirak de 2019, a été confirmée jeudi par le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative en Algérie.

Créée en 1992, l’Association RAJ a annoncé sur sa page facebook, l’arrêt rendu en appel par le Conseil d’État, confirmant le verdict de la dissolution prononcé par le tribunal administratif d’Alger, en octobre 2021.

Très engagée dans le Hirak de 2019, les autorités algériennes reprochent à l’association « d’agir en violation de la loi sur les associations et en contradiction avec les objectifs énumérés dans ses statuts ».

Selon les médias algériens, le Conseil d’Etat a également décidé jeudi de suspendre le Mouvement démocratique et social (MDS), un parti de gauche engagé lui aussi dans les manifestations du Hirak.

Lire aussi : Une rapporteure spéciale de l’ONU appelle l’Algérie à cesser la répression contre le mouvement des droits humains

La dissolution de l’association Raj et le gel des activités du MDS confirment « une remise en cause brutale des acquis démocratiques arrachés de hautes luttes », a déploré Abdelouhab Fersaoui, l’un des responsables de l’association, cité par les médias.

Réagissant à la décision du Conseil d’Etat, l’ONG Amnesty International a estimé que « la dissolution de cette association porte un coup dur au droit à la liberté d’association, garanti par la Constitution ».

Mercredi, la rapporteure spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme, Mary Lawlor, s’est déclarée « préoccupée » par la répression croissante contre la société civile par les autorités algériennes, à la suite de la dissolution de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) et du Rassemblement actions jeunesse (RAJ), deux des plus importantes associations de défense des droits de l’Homme en Algérie.

« La décision de dissoudre ces deux associations des droits humains si respectées démontre une répression alarmante des organisations de la société civile et porte gravement atteinte à l’espace dont disposent les défenseurs des droits de l’homme pour s’associer, s’exprimer librement, et mener à bien leurs activités légitimes en matière de droits humains », a-t-elle précisé.

Avec MAP

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