Algérie: HRW dénonce une « répression généralisée » de la contestation

Une « répression généralisée » en Algérie vise à affaiblir la contestation citoyenne contre le pouvoir et contre la tenue de la présidentielle qu’il est déterminé à organiser le 12 décembre, a estimé jeudi Human Rights Watch (HRW).

Ces derniers mois, « les autorités algériennes ont arrêté des dizaines de militants prodémocratie » et « nombre d’entre eux restent détenus sur de vagues inculpations d’atteinte à l’unité nationale ou d’atteinte au moral de l’armée », a indiqué l’organisation de défense des droits humains dans un communiqué.

Outre plusieurs dizaines de manifestants, arrêtés et écroués depuis juin pour le simple port d’un drapeau amazigh (berbère), plusieurs militants politiques et associatifs ou journalistes sont également poursuivis et certains ont été placés sous les verrous.

Au total, une centaine de personnes ont été arrêtées et détenues en lien avec le mouvement inédit de contestation qui agite l’Algérie depuis le 22 février.

→ Lire aussi : Algérie: une cagnotte en ligne en soutien aux “détenus du Hirak”

« Cette vague d’arrestations semble participer d’une tendance visant à tenter d’affaiblir l’opposition » aux dirigeants algériens et « à leur détermination à tenir l’élection présidentielle le 12 décembre », a estimé Sarah Leah Whitson, directrice Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW.

« Les autorités affirment que les élections annoncent une nouvelle ère de démocratie en Algérie, mais cette répression généralisée des voix critiques n’a rien de démocratique », a-t-elle poursuivi.

Depuis la démission du président Abdelaziz Bouteflika en avril, sous la pression de la rue, le véritable homme fort du pays est le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée depuis 15 ans.

Si le haut commandement militaire algérien entend élire au plus vite un nouveau chef de l’Etat, la contestation pourfend un scrutin destiné, selon elle, à régénérer le « système » au pouvoir depuis l’indépendance en 1962, dont elle exige le démantèlement.

Une précédente présidentielle, convoquée le 4 juillet, a dû être annulée, faute de candidats.

La répression contre le « Hirak », le mouvement de contestation, s’est depuis accrue et les arrestations se sont multipliées.

Mardi, un tribunal d’Alger a déclaré coupables d' »atteinte à l’intégrité du territoire national » 28 personnes arrêtées en juin en possession d’un drapeau amazigh, et les a condamnées à six mois de prison ferme. Le lendemain, un autre tribunal de la capitale a acquitté cinq personnes accusées des mêmes chefs.

Avec AFP

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