Algérie : « l’armée ne participera pas au dialogue »

Par Khadija Skalli

Le Président algérien par intérim Abdelkader Bensalah appelle à un dialogue sans la participation ni de l’Etat ni de l’institution militaire. Cette réaction soulève des interrogations quant à son aberration. Est-ce que le système laissera les autres décider de l’avenir du pays sans qu’il n’intervienne comme il l’a toujours fait ?

A en croire les propos du Président algérien par intérim ni l’Etat ni l’institution militaire ne participeront au processus du dialogue qui vise à sortir le pays de sa crise politique et préparer la présidentielle. Dans un discours adressé mercredi soir à la Nation, Abdelkader Bensalah a affirmé que « l’Etat dans toutes ses composantes, y compris l’institution militaire, ne sera pas partie prenante à ce dialogue et observera la plus stricte neutralité tout au long du déroulement de ce processus ».

Cette réaction soulève des interrogations quant à son aberration. Est-ce que le système laissera les autres décider de l’avenir du pays sans qu’il n’intervienne comme il l’a toujours fait ?

Bensalah a affirmé que le processus de dialogue, qui sera lancé incessamment, « sera conduit et mené en toute liberté et en toute transparence par des personnalités nationales crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane et sans ambition électorale ». Des personnalités, selon lui, qui émergent du fait de leur autorité morale ou de leur légitimité historique, politique ou socioprofessionnelle, les rendant éligibles à l’accomplissement de cette noble mission et qui seraient de nature à les aider à conduire et à faciliter ce dialogue.

Le Chef de l’Etat assure que « les participants au dialogue auront la liberté de discuter et de débattre des conditions à réunir pour garantir la crédibilité du scrutin et aborder l’ensemble des aspects législatif, réglementaire et organisationnel de cette élection ».

Bensaleh insiste qu’« il est devenu aujourd’hui nécessaire de mettre de côté les exigences irréalistes qui sont de nature à prolonger la situation actuelle et d’entraîner notre pays dans une situation de vide constitutionnel, source d’incertitude et d’instabilité ». Le dialogue national a pour objectif de mettre en place « l’organe ou l’autorité électorale indépendante, qui aura pour mandat d’organiser et de contrôler le processus électoral dans toutes ses étapes ».

Les discussions porteront ainsi sur « la configuration de cette entité, ses missions et attributions, son mode d’organisation et de fonctionnement ainsi que sa composante, y compris, éventuellement, les personnalités consensuelles devant la diriger ».

Le discours de Abdelkader Bensalah intervient le même jour du lancement sur les réseaux sociaux de l’appel « à la participation massive vendredi à la 20e manifestation hebdomadaire contre le régime, qui coïncidera avec le 57e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie ».

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