Algérie: le frère de Bouteflika condamné, une « juste sanction », selon l’armée

Le chef d’état-major de l’armée algérienne a qualifié dimanche de « juste sanction » le jugement rendu contre le frère du président déchu, Saïd Bouteflika, deux ex-chefs du renseignement et une femme politique, condamnés à 15 ans de prison pour « complot » contre l’Etat.

Le général Ahmed Gaïd Salah, véritable homme fort de l’Algérie, a évoqué lors d’une visite à Oran (nord-ouest) « la juste sanction infligée à certains éléments de la bande » condamnés à des peines « qui concrétisent une revendication populaire pressante et légitime ».

Jugés par le tribunal militaire de Blida, au sud d’Alger, Saïd Bouteflika, frère du président déchu Abdelaziz Bouteflika, le général Mohamed Mediene « Toufik » et son successeur à la tête du renseignement Athmane Tartag, ainsi que la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, trotskistes) Louisa Hanoune, ont écopé le 25 septembre de 15 ans de prison pour « atteinte à l’autorité de l’armée » et « complot contre l’autorité de l’Etat », après un procès éclair.

Ils ont dix jours pour faire appel, selon la défense.

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« Que le peuple algérien sache que nous ne connaitrons point de répit jusqu’à ce que chaque corrompu et chaque subversif ait la punition qu’il mérite. L’opération de lutte contre la corruption se poursuivra jusqu’à la fin », a promis le général Gaïd Salah.

Ce procès a lieu après une vague d’arrestations massives dans l’entourage d’Abdelaziz Bouteflika, contraint à démissionner début avril sous la pression conjuguée de l’armée et d’un mouvement de contestation inédit.

Des enquêtes judiciaires avaient ensuite été ouvertes sur des faits présumés de corruption visant d’ex-hauts responsables politiques et des hommes d’affaires, accusés d’avoir profité de leurs liens privilégiés avec le régime de M. Bouteflika.

Saïd Bouteflika et les deux ex-patrons du renseignement ont été incarcérés le 5 mai. Louisa Hanoune a été placée en détention provisoire quatre jours plus tard.

La défense de Mme Hanoune avait reconnu qu’elle avait participé à une réunion avec Saïd Bouteflika et le général « Toufik » le 27 mars, au lendemain d’une déclaration de M. Gaïd Salah demandant le départ d’Abdelaziz Bouteflika.

Quelques jours plus tard, le général Gaïd Salah avait accusé, sans les nommer, Saïd Bouteflika et les généraux Mediene et Tartag de comploter contre l’armée.

Le 2 avril, M. Gaïd Salah a réclamé la mise en oeuvre de la procédure constitutionnelle prévoyant « l’empêchement » pour raison de santé d’Abdelaziz Bouteflika, qui a remis sa démission quelques heures plus tard, après 20 ans au pouvoir.

Depuis, la contestation continue de réclamer le départ de tous les symboles du pouvoir depuis deux décennies et rejette la présidentielle du 12 décembre, soutenue par le patron de l’armée.

Avec AFP

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